L'objectif de juguler la fuite des cadres de Sonatrach vers les entreprises étrangères, ne semble pas facile à atteindre. La décision de revalorisation des salaires des travailleurs de cette entreprise ne semble pas satisfaire les attentes de ces derniers. En plus, la non satisfaction du reste des revendications, dont certaines remontent à 10 ans , comme c'est le cas de l'introduction de la cotisation de l'indemnité de zone et des conditions de vie (IZCV). Rencontré en marge de la réunion de la commission exécutive de la Centrale syndicale pour l'élection des 12 membres de secrétariat nationale, M. Lamouri Abdelkrim, secrétaire général du syndicat national de Sonatrach, nous a expliqué que la question de l'introduction de la cotisation de l'indemnité de zone et des conditions de vie (IZCV) dans le calcul de la retraite des travailleurs de Sonatrach, au Sud, n'est pas du ressort de la direction générale de Sonatrach. Il s'agit, selon lui, d'une ordonnance que la direction générale de la Sonatrach ne possède aucun pouvoir de changer. Dans ce contexte, il a expliqué que la question de la IZCV est revendiquée depuis 10 ans, sans satisfaction. Sur ce sujet, il a souligné la nécessité de l'introduction de la cotisation de l'indemnité de zone et des conditions de vie (IZCV). Les travailleurs insistent sur ce problème, en demandant que la cotisation de cette indemnité soit indexée sur le SNMG, tout en étant soumise pour les agents de la relève. Selon M. Lamouri, le dossier des IZCV se trouve entre les mains du ministre du Travail et d'autres ministères, y compris celui de l'Energie et des Mines. Concernant les agents, il a indiqué que ceux qui ont eu 3 contrats successifs ont bénéficié des CDI à l'exception des agents de sécurité. Des travailleurs de Sonatrach demandent à ce que "tous les travailleurs soient mis sur le même pied d'égalité en bénéficiant des mêmes avantages, notamment, soumis à la relève et qui ne bénéficient pas des cotisations retraite IZCV". Un autre cadre de l'entreprise, ajoute : "Imaginez que deux travailleurs ayant le même statut ne bénéficient pas des mêmes avantages. L'un, on lui accorde le droit à la cotisation IZCV alors que son collègue on le lui interdit. C'est de l'injustice !". Cependant, le recours à la grève n'a pas été encore décidé selon le SG du syndicat national de Sonatrach. Il y a lieu de souligner que les travailleurs de Hassi-R'mel menacent de débrayer et rejettent les termes de l'accord conclu récemment entre la direction générale et le Syndicat national de Sonatrach qui prévoyaient notamment une revalorisation de salaire entre 15 et 30% et une augmentation de salaire de 6% pour plus de 28% de l'effectif, mais exigent une augmentation équitable et conséquente pour tous les travailleurs de Sonatrach sans distinction. Les travailleurs bénéficiaires de la revalorisation des salaires ont été divisés en quatre catégories. "Payer mieux ceux qui travaillent mieux, payer plus tous ceux qui apportent de la valeur ajoutée à l'entreprise." Le syndicat et la direction ont justifié cela par le fait que "les métiers de base" sont plus ciblés par les entreprises étrangères qui veulent recruter une main-d'œuvre qualifiée. Ils sont au total 2 000 travailleurs qui ont donné un ultimatum jusqu'au 31 juillet 2008 aux dirigeants de Sonatrach pour satisfaire leur plate-forme de revendications, sinon ils observeront une grève illimitée. La prise au compte de la prime de risque, figure également parmi les revendications des travailleurs. M. Abdelkrim Gheliel, analyste, financier dans une banque suédoise souligne que la valeur ajoutée produite par chaque cadre, notamment à total, elle est estimée à 46 000 USD et à Sonatrach elle est à 28 000 USD. Notant qu'au niveau des salaires, les cadres de Total sont payés dix fois plus que ceux de Sonatrach, il estime que les cadres de Sonatrach sont sous payés.