Le dollar s'est rapproché d'un record de baisse face à l'euro, les investisseurs estimant que le pire de la crise du système financier américain est à venir. Alors que le dollar s'est quelque peu requinqué à la faveur de résultats meilleurs qu'escomptaient des établissements financiers tels que Citigroup, JPMorgan Chase et Bank of America, les investisseurs s'attendent à davantage d'annonces de résultats cette semaine. Ces résultats n'auront donc pas convaincu face aux craintes généralisées sur les perspectives de croissance, tant aux Etats-Unis qu'en Europe. Lundi encore, l'euro valait 1,5874 dollar contre 1,5846 dollar vendredi à 06H00 GMT. Aussi, l'euro devrait reprendre du terrain face au yen, les investisseurs nippons ayant davantage investi dans des devises plus rentables afin d'engranger de meilleurs bénéfices, avec des spéculateurs dans l'attente de savoir si la monnaie unique franchit le record de 169,92 enregistré la semaine passée. L'embellie de la devise américaine a été amoindrie par la publication de l'indice composite des indicateurs économiques américains lundi après-midi, indice censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, qui a reculé de 0,1% en juin, faisant craindre pour la vigueur de la croissance au second semestre. Le dollar avait augmenté, auparavant, avec la publication des résultats de Bank of America : la banque américaine a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice en forte baisse mais nettement supérieur aux attentes, marqué notamment par un produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) record. "Il est très probable que le prix du pétrole reste dans le siège du conducteur et donne la direction au marché des changes" commentaient les analystes de Commerzbank, ajoutant que le dollar "pourrait engranger des gains si la correction sur les cours (qui ont perdu seize dollars la semaine dernière, ndlr) reprenait". En zone euro, des commentaires de représentants de la Banque centrale européenne (BCE) ont soutenu la monnaie européenne sur le marché des changes. Le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait réaffirmé vendredi que l'institution "maintiendra la stabilité des prix" à "moyen terme" et a mis en garde contre "les effets de second tour" où l'inflation actuelle se répercuterait sur les salaires. Ces déclarations ont renforcé la conviction des cambistes que, malgré le ralentissement économique, un mouvement de baisse des taux n'était pas à attendre. L'annonce lundi par la Bundesbank que la croissance du produit intérieur brut devrait être moins forte au deuxième trimestre comparé au premier a cependant pesé sur la devise européenne en réduisant les perspectives d'une reprise rapide de la croissance en zone euro, tirée par la locomotive allemande. Hier, le dollar affichait une stabilité parfaite face à l'euro dans l'attente de discours de responsables américains.