L'évasion fiscale mine l'économie nationale. Celle-ci concerne surtout les circuits informels et l'import. Aussi, l'administration fiscale a recensé. 10 324 importateurs fraudeurs. Résultat : le volume de l'évasion fiscale en Algérie est estimé actuellement à plus de 80 milliards de dinars, soit l'équivalent d'un milliard de dollars américains. Il faut savoir que 40 % du produit intérieur brut (PIB) est constitué d'économie informelle. Par ailleurs, la quasi-totalité des opérations commerciales réalisées dans les marchés hebdomadaires des fruits et légumes ainsi que des ventes de voitures d'occasion, par exemple, échappent totalement au contrôle des services fiscaux.Devant l'ampleur qu'a pris le marché informel en Algérie, l'évasion fiscale, conséquence logique de commerce illégal, prive les caisses de l'Etat de plusieurs milliards chaque année. Un programme de lutte contre ce fléau a été tracé par la direction des impôts. Ce nouveau dispositif consiste à mettre en place une ''passerelle d'informations et de données fiables'' entre l'administration fiscale et les services des douanes, en permanence et en temps réel, permettant aux douanes et à l'administration des impôts de mieux connaître leurs clients afin de mieux asseoir son assiette fiscale.Des informations qui permettraient, en premier lieu, de contrôler le cheminement de la marchandise puis la traçabilité des produits importés en Algérie. Il s'agit également de contrôle des taxes sur telle ou telle marchandise importée, ce qui permettra d'identifier toute suspicion de trafic, la corruption, la traçabilité, l'origine de la marchandise, le pays d'origine en passant par tous les intermédiaires jusqu'à la destination finale. L'échange en question aidera notamment à lutter contre l'évasion et la fraude fiscales, le blanchiment d'argent, le transfert illicite de capitaux ainsi que la lutte contre la contrebande sous toutes ses formes.