Les services du ministère de l'Agriculture et du Développement Rural s'attendent à ce que la production nationale en tomates en conserve atteigne près de 30 000 tonnes, soit 50% du volume des besoins du pays en ce genre de produit de large consommation sur le plan local et international. Selon des sources concordantes, l'on s'apprête d'ores et déjà à mettre en place un plan pour subventionner les unités de transformation. La filière est secouée par des crises successives. Plusieurs unités de transformation ont été contraintes de baisser rideau. Ce qui pousse, aujourd'hui, les pouvoirs publics à intervenir. Les barons de l'import ont réussi à casser la production locale et remplacer la boîte made in Algérie par celle portant le label étranger. Une situation qui a fait voir rouge à l'ensemble des conserveurs nationaux, dans la mesure où ils exhortent les pouvoirs publics pour une intervention urgente. Par ailleurs, le président de la chambre de l'agriculture de la wilaya d'El Tarf, laquelle est connue pour sa production en tomate et pour ses usines de transformation de tomate, a déclaré dernièrement à la presse que la solution réside dans la relance du Conseil national interprofessionnel, dont l'une des missions est la mise en place d'un plan visant à faire face à l'importation de la tomate en conserve et la réhabilitation du facteur de transformation de la tomate, ainsi que l'exportation prochaine du surplus de production. Il est connu que l'Algérie importe la tomate en conserve et les produits finis de trois pays leaders dans ce domaine, à l'instar de l'Espagne, la Turquie et la Chine. La facture de l'importation dans les années 90 a atteint plus de 100 millions de dollars.A noter également que le prix de la tomate en conserve a augmenté dernièrement sur les marchés internationaux, passant de 800 à 1 200 dollars/tonne, suite à la crise alimentaire mondiale. La production nationale en tomates dans le seul hectare est estimée à 100 tonnes, et ce, avec l'utilisation du système d'arrosage du goutte-à-goutte. Pourtant, quelques années auparavant, les besoins nationaux étaient satisfaits à hauteur de 80%. L'année 2002 en était le parfait exemple. Cette année là, la production nationale oscillait entre 50 000 et 60 000 tonnes avec 2 milliards de dinars pour les exploitants agricoles et le triple pour les usines de transformation. La déperdition de la filière a commencé à se faire sentir à partir de 2003. En effet, jusqu'à 2005, les 17 usines de transformation implantées à travers le pays n'arrivaient pas à dépasser le seuil des 25 000 tonnes, alors que leurs capacités installées de transformation cumulées dépassent les 160 000 tonnes. Aujourd'hui, sur ces 17 usines implantées pour la plupart à l'Est avec une part de 80% de la production nationale, moins d'une dizaine sont encore en activité.La solution, aujourd'hui, est d'intervenir pour absorber le surplus de production et d'interdire, pourquoi pas, l'importation de concentré de tomate momentanément comme ça été le cas pour la viande ovine.