L'ambassadeur la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a indiqué, hier, 85 pays ont reconnu la RASD. Le Paraguay est le dernier en date à avoir reconnu cet Etat, sous occupation marocaine depuis 1975. Partant de ce constat, M. Ghali, a affirmé au cours d'une conférence de presse animée hier matin à Alger, que la cause sahraouie a remporté d'importants succès diplomatiques, notamment depuis la tenue du 12e congrès du Front Polisario, en décembre dernier. Il indiquera, à ce titre, que la RASD a renoué ses relations diplomatiques avec le Burundi et le Vanuatu. Elle a été également admise récemment au sein l'Internationale socialiste (IS) comme membre observateur. Abordant le volet des négociations avec le Maroc, Brahim Ghali a réitéré la disponibilité de la partie sahraouie à poursuivre ces négociations "en bonne foi". Le Front Polisario est engagé depuis plus d'une année dans des négociations directes avec le Maroc. Ces négociations sont menées sous l'égide des Nations unies, et en sont à leur 4e round. Mais les tergiversations du Maroc, soutenu par les grandes puissances, notamment la France et les États-Unis, empêchent la réalisation de toute avancée. Un 5e round doit se tenir pour poursuivre le processus de paix au Sahara occidental. Aussi, l'ambassadeur sahraoui a estimé que le maintien de Peter Van Walsum comme médiateur est de nature à discréditer l'ONU. M. Van Walsum avait, en effet, clairement pris position en faveur du Maroc en déclarant, il y a quelques semaines, que l'option de l'indépendance du Sahara occidental était "irréaliste". Son contrat avec les Nations unies doit prendre fin le 21 août et l'ambassadeur sahraoui prédit soit son renvoi soit son rappel à "d'autres missions". "Son rôle de médiateur fait partie désormais du passé", a déclaré M. Ghali qui a qualifié cette prise de position de "grave précédent". Pour sa part, le président sahraoui a estimé, hier matin, à partir de Bir Lahlou, que Van Walsum s'est "disqualifié pour la conduite des futures négociations". Aucune échéance n'a encore été fixée pour le 5e round des pourparlers pour lequel un nouveau médiateur pourrait être désigné.