La tendance baissière qui affecte les marchés des matières premières se poursuit. *Cette semaine, c'est le métal jaune qui aura accusé un coup. Les cours de l'once l'or sont tombés sous la barre des 800 dollars, à leur plus bas niveau depuis dix mois. L'argent aura pour sa part dégringolé de 12 %. Les cours du cuivre, du maïs, du blé, du coton et du soja étaient également en baisse.Il semble bien que le pétrole a entraîné dans sa chute toutes les matières premières. Depuis le début du mois de juillet, le prix moyen des matières premières, mesuré par l'index Standard and Poor's, a reculé de 21 %. D'après les spécialistes, "la hausse des prix a atteint un pic" en juillet. Et nul ne sait si les prix vont rebondir. Comme le pétrole, les matières premières sont victimes du ralentissement économique mondial et de la remontée du dollar face à l'euro. Refuge classique contre l'inflation, les matières premières s'envolent lorsque le billet vert recule. Et inversement. Or, ces temps-ci, la monnaie américaine ne cesse de regagner du terrain face à la monnaie européenne : hier, l'euro s'échangeait à 1,46 dollar, son plus bas niveau depuis le mois de février.Alors que l'inflation est au plus haut depuis dix-sept ans aux États-Unis (5,6 % en juillet), les investisseurs parient sur une hausse prochaine des taux d'intérêt aux États-Unis. Ils anticipent au contraire une baisse des taux en Europe tant la conjoncture se dégrade dans la zone euro. Le recul des prix des matières premières, notamment celui des métaux précieux, est directement lié à ce raffermissement du dollar face à l'euro. Mais le cours du billet vert n'explique pas tout. Ainsi, la chute des prix du blé, de 40 % depuis leur flambée historique du début d'année, n'est que le reflet des moissons records annoncées pour cet été.Même en baisse, les prix du blé restent presque deux fois plus élevés qu'au début de 2007, soutenus par une demande qui ne cesse de croître notamment dans les pays émergents. Les cours de l'or resteront également soutenus, d'après Citigroup. Entretenus par une demande mondiale à la hausse et par le risque de baisse du dollar, les prix du métal jaune pourraient rebondir à 950 dollars l'once en 2009 et à 1 000 dollars en 2010. En tout état de cause, ce fléchissement profite bien aux marchés des valeurs mobilières. Les Bourses européennes ont clôturé en hausse dans l'ensemble vendredi, soutenues par Wall Street et le repli des cours du pétrole.