La semaine a été morose sur les marchés des matières premières. Les échanges ont été marqués par une certaine inquiétude à propos des perspectives laquelle s'est traduite par la baisse généralisée des cours. Seul à tirer son épingle du jeu le coton s'est légèrement redressé. Ainsi, les prix des métaux de base ont baissé sensiblement pour la deuxième semaine d'affilée, l'étain rechutant à un niveau plus vu depuis plus de deux mois. "Le marché a continué à souffrir d'un pessimisme grandissant entourant le rythme de la reprise de l'économie mondiale", ont commenté les analystes de Barclays Capital. Revenu en force avec le rapport sur l'emploi américain de jeudi dernier, le pessimisme économique a depuis été alimenté par des mises en garde contre toute euphorie de la part de responsables économiques. "La situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière", ont ainsi considéré les dirigeants du G8, qui se réunissaient cette semaine à l'Aquila (Italie), dans leur diagnostic sur la crise. Dans la mise à jour de ses perspectives planétaires publiée mercredi, le Fonds monétaire international a aussi averti mercredi que "la reprise (serait) probablement timide". Dans cette atmosphère assombrie, les bonnes nouvelles qui auraient pu faire grimper les cours ont été ignorées, comme l'annonce d'un bond de 26% des ventes d'automobiles fabriquées en Chine en juin et de 48% des achats d'automobiles par les consommateurs chinois grâce à un plan de relance gouvernemental. Le cuivre a donné le ton et a passé, à la baisse, la barre de 5.000 dollars la tonne, malgré ces chiffres encourageants et malgré une baisse des stocks de 3.000 tonnes sur le London metal exchange (LME), selon Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. Il est tombé à 4.710 dollars mercredi, niveau plus vu depuis le 23 juin, date de plus bas également pour les autres métaux du complexe, étain et aluminium exceptés. "Sa résistance par rapport aux autres métaux reste cependant remarquable" notait l'analyste, qui ne le voyait pas descendre sous 4.200 dollars la tonne. Métal le plus éprouvé de tous, l'ETAIN a plongé jusqu'à 12.400 dollars la tonne jeudi, un prix plus vu depuis le 1er mai. Il a perdu 14% sur la semaine. L'aluminium a également perdu du terrain, touchant un plus bas à 1.545 dollars la tonne mercredi. Les métaux précieux ont eux aussi reculé cette semaine, enchaînant des plus bas depuis plus de deux mois pour l'or, l'argent et le platine, alors que le regain du dollar douchait les velléités d'achat des investisseurs. "L'or continue de s'échanger à la baisse, avec les autres matières premières, à la suite d'un renforcement du dollar et de la baisse des marchés actions. L'annulation de sa présence par le président chinois au G8 a réduit considérablement les chances d'un débat sur le dollar comme monnaie de réserve et a, par ricochet, pesé sur l'or" commentaient les analystes d'ODL Securities. "Si vous pensez que les performances de l'or ne sont pas terribles ces derniers temps, regardez le platine et l'argent" notait John Reade, d'UBS Metals, qui notait que si le métal jaune avait perdu 6% depuis le début du mois de juin, les pertes des deux autres métaux précieux s'élevaient respectivement à 9 et 17%. Le métal jaune est tombé à un plus bas depuis le 6 mai, mercredi, s'affaissant à 905,10 dollars l'once. "L'or continue de s'échanger loin de ses records (depuis plusieurs mois) de juin, à 980 dollars l'once. Sur les deux derniers mois, l'or a eu de plus en plus tendance à avoir une corrélation négative avec le dollar" commentaient les analystes de Deutsche Bank. Alors que l'or était auparavant considéré, à l'instar du billet vert, comme une valeur-refuge, il est désormais surtout jugé comme un bon ou un mauvais investissement selon les fluctuations du dollar. "Le renforcement du dollar a pesé sur l'envie d'acheter des investisseurs" abondaient les analystes de Barclays Capital. Libellé en dollars, l'or est rendu moins attractif lorsque le billet vert s'apprécie sur le marché des changes. "Bien que les prix puissent revenir sous pression en raison de ventes techniques et de réduction, plus globalement, du risque, un potentiel à la hausse se dessine" notaient-ils cependant. Par ailleurs, les prix du blé, du maïs et du soja ont nettement reculé cette semaine sur le marché à terme de Chicago, pénalisés par des conditions climatiques favorables aux cultures aux Etats-Unis, qui laissent présager une production abondante cette année. R.T.M.