Dans un contexte marqué par l'organisation multipolaire, des pistes de réflexion relatives au positionnement concurrentiel de la zone est et sud de la Méditerranée sur la scène mondiale s'ouvrent de temps à autre, à travers des débats, des études et des rencontres d'experts. Tant d'interrogations ont été soulevées sur l'avenir de cette région qui, selon certains observateurs, présente, tout de même, des opportunités de croissance considérables pour les investisseurs internationaux.Peut-on espérer que la zone est et sud de la Méditerranée puisse devenir, dans un futur proche, à l'image de certains pays d'Asie et d'Amérique latine, une zone de développement, une zone ouverte et dynamique, attractive pour les investissements internationaux ?Cette fois-ci, c'est sur cette question que les participants au Colloque international qui s'est tenu, à Rabat, dimanche et clôturé hier, se sont penchés. D'ailleurs, les organisateurs de cette rencontre soulignent qu'"après l'échec du processus de Barcelone, les difficultés du programme Meda et au moment où se met en place le projet d'Union pour la Méditerranée, chacun mesurera l'importance de cette question". Ce Colloque, faut-il le signaler, porte le thème de "L'ouverture et émergence en Méditerranée" et a pour objectif d'analyser les conditions d'établissement dans cette région d'un espace de paix, de sécurité et de prospérité, d'autant plus qu'elle constitue le berceau de la civilisation occidentale, d'une part, et un théâtre quasi permanent de violents affrontements, d'autre part. Il est nécessaire de signaler, également, que cette manifestation est coordonnée par l'Organisation des Nations unies (Commission économique pour l'Afrique), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et par l'unité mixte de recherche Gate (CNRS et Université lumière Lyon 2). Ce Colloque avait aussi le soutien de l'Agence universitaire de la francophonie, la ville de Lyon, le service de la Recherche de l'Université Lumière Lyon 2. Toute cette contribution de ces institutions s'est traduite par une présence des experts d'une quinzaine de pays, avec une soixantaine de communications prévues au programme. Par ailleurs, et toujours selon les organisateurs, cette rencontre, faut-il le mentionner, "a pour point fort de favoriser la confrontation entre chercheurs des universités du pourtour de la Méditerranée, organisations internationales et responsables politiques en charge de ces questions". C'est-à-dire, cette rencontre s'est constituée comme une tribune d'un vrai débat entre tenants de la théorie (chercheurs-universitaires) et partisans de la realpolitik (les politiques). Pour ce faire, les organisateurs ont fait appel à d'éminents conférenciers qui auront la charge de conduire les débats durant ces deux jours. En outre, il est prévu une table ronde politique qui mettra aux prises décideurs et experts des deux rives de la Méditerranée pour clôturer cette manifestation et, évidemment, pour tracer les perspectives de ce laboratoire de co-développement. Il est important de rappeler que le programme Meda vise à mettre en œuvre les mesures de coopération destinées à aider les pays tiers méditerranéens à procéder à des réformes de leurs structures économiques et sociales et à atténuer les effets du développement économique sur les plans social et environnemental.