Pour le sixième jour consécutif, les prix du baril continuent leur repli, flirtant hier avec les 110 dollars. Vers 10H00 GMT, le baril de Brent pour livraison en octobre cédait 1,06 dollar à 110,88 dollars, par rapport à la clôture de lundi soir, sur l'InterContinental Exchange de Londres. A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre lâchait 1,07 dollar à 111,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Après la chute d'environ 24% des cours par rapport aux 147,27 dollars atteints le 11 juillet, les investisseurs sont divisés quant à l'orientation de la tendance, se focalisant sur les risques de baisse de la demande en pétrole du fait du ralentissement économique actuel tant au Japon et aux Etats-Unis qu'en Europe. La crise du crédit, les inquiétudes des ménages face à un marché de l'emploi qui se détériore et les perspectives économiques inquiétantes en Europe pèsent sur les cours du brut. La confiance des constructeurs de logements américains est restée en août à son plus bas niveau historique dans un contexte marqué par un durcissement des conditions d'attribution des crédits et par un nombre croissant de saisies immobilières. En résumé, le recul de la consommation américaine et d'autres pays industrialisés, conjugué au ralentissement global de l'économie pèsent sur les cours. Les investisseurs qui s'en tiennent aux statistiques et aux graphiques restent attentifs à la zone des 110-111 dollars. Selon eux, les prix pourraient rebondir à partir de ce seuil de résistance, à moins qu'ils ne l'enfoncent, auquel cas, une chute plus prononcée serait à anticiper. Le regain du dollar, remonté au plus haut mardi matin depuis six mois face à la monnaie unique, réduit ainsi l'attrait du pétrole aux yeux des investisseurs en érodant leur pouvoir d'achat pour cette matière première vendue en devise américaine. "Le dollar était à nouveau en hausse ce matin (mardi), ce qui contribue à mettre la pression sur les prix du pétrole", notait ainsi Andrey Kryuchenkov. Le marché intègre également la dissipation des craintes liées à la tempête tropicale Fay qui sévit sur le Golfe du Mexique mais ne semble pas devoir y perturber la production pétrolière du golfe du Mexique.En effet, les craintes liées à l'arrivée de la tempête Fay dans le Golfe du Mexique, qui avaient provoqué un rebond des cours lundi matin, se sont apaisées à mesure que se précisait sa trajectoire. En se cantonnant à la Floride, à l'est du golfe, la tempête ne devrait pas avoir d'impact sur la production et très peu d'impact sur l'activité des raffineries."La saison des ouragans reste une question cruciale, comme en 2005 avec Katrina.Nous gardons cela à l'esprit", souligne toutefois Peter McGuire, directeur exécutif de Commodity Warrants Australia. Par ailleurs, la promesse par Moscou d'un retrait de ses troupes de Géorgie et l'annonce par la Turquie de la réouverture prochaine de l'oléoduc stratégique Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) ont également rassuré les investisseurs quant aux acheminements des hydrocarbures de la mer Caspienne vers l'Europe. "L'arrivée d'une autre dépression tropicale dans le Golfe du Mexique, qui a été jusqu'alors épargné, et les incertitudes persistantes sur la viabilité des acheminements de pétrole brut par le Caucase suffisent pour le moment à maintenir les prix dans une fourchette de prix étroite et les opérateurs à l'écoute des menaces possibles sur la production", a résumé Michael Waldron, analyste de la banque Lehman Brothers.