Les cours du pétrole s'échangeaient en hausse, hier, à l'ouverture à New York ; le regain des tensions entre la Russie et l'Occident faisant ressurgir les craintes sur d'éventuelles perturbations de l'acheminement du brut de la mer Caspienne vers la Méditerranée. Vers 13H10 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre valait 115,41 dollars, en progression de 82 cents par rapport à son cours de clôture de vendredi. "Les tensions entre l'Occident et la Russie sont derrière la remontée des prix", expliquaient les analystes de Morgan Stanley. Les marchés pétroliers redoutent en effet une interruption de l'acheminement du brut via l'oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan), par lequel transitent 1,2 million de barils par jour (mbj) des champs pétrolifères azerbaïdjanais de la mer Caspienne vers le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée. Endommagé par un incendie le 5 août dans l'est de la Turquie, le BTC avait été remis en service en fin de semaine dernière. Deuxième producteur mondial de pétrole derrière l'Arabie saoudite et premier hors Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la Russie pourrait également réduire sa production ou alors suspendre une partie de ses exportations, fait remarquer M. Melek. L'annonce d'un retrait des troupes russes de Géorgie avait, pourtant, eu un impact baissier sur le marché même si les tensions entre les Etats-Unis et la Russie persistent. La dégringolade de vendredi a été également amorcée par la remontée du dollar et par la publication de deux rapports montrant, pour l'un, une hausse de la production de l'Opep, et pour l'autre, des anticipations de recul de la consommation lors du week-end prolongé du 1er septembre, date de la Fête du travail aux Etats-Unis. Depuis le 11 juillet, date à laquelle ils ont inscrit un record absolu à 147,27 dollars, les prix du brut ont perdu près de 22%, la cherté des carburants ayant déclenché un recul de la consommation. "La remontée des prix est un rebond technique. Certains acteurs du marché voient des opportunités après la chute de vendredi", commente Mark Pervan, analyste en matières premières à l'Australian and New Zealand Bank. Face à cette incertitude quant à la tendance réelle des cours du baril, L'Opep devrait envisager, lors de sa prochaine réunion, de réduire sa production de pétrole si les pays membres déterminent que la récente baisse des cours se maintient. L'organisation doit se réunir début septembre. "A l'Opep nous devons voir si cela devient une tendance baissière afin de prendre une décision concernant la production. C'est notre proposition, mais nous devons l'étudier là-bas, à l'Opep", avait déclaré le ministre vénézuélien de l'Energie. De son côté, le ministre du Pétrole iranien a déclaré, hier, que l'Opep va sans doute enrayer la tendance à la baisse des cours du brut et qu'elle étudierait également l'offre abondante du marché, selon Shana, le site Internet du ministère. "Il semble que les Etats membres de l'Opep aient l'intention d'empêcher une tendance baissière des prix pétroliers", explique Gholamhossein Nozari à propos de la réunion de septembre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.