Le gouvernement japonais a annoncé hier un plan de relance économique de 11.700 milliards de yens (73 milliards d'euros) afin de stimuler la croissance en panne. Ce dispositif vise à soutenir les consommateurs, les entreprises et les agriculteurs face aux prix élevés du pétrole et des matériaux de base. Il intègre notamment des aides à l'emprunt pour les petites et moyennes entreprises confrontées à des conditions difficiles d'octroi de prêts bancaires. Le gouvernement souhaite également donner du souffle aux personnes en situation précaire (mères seules à faibles revenus, jeunes sans emploi fixe) et étendre les services médicaux pour les personnes âgées ainsi que les structures d'accueil pour les enfants, selon les propos de ministres et fuites diverses. D'après les premières pistes évoquées dans la presse, ce plan pourrait aussi aider les particuliers à accéder à la propriété, en accordant des déductions fiscales en cas d'emprunt immobilier, et étudierait des mesures incitatives pour l'acquisition de biens économes en énergie fossile. Ce plan intervient alors que le PIB du Japon s'est replié de 0,6% au second trimestre comparé au précédent, faisant planer un risque de récession sur la deuxième économie mondiale. Par ailleurs, l'inflation au Japon a franchi, en juillet, la barre des 2%, s'élevant à son plus haut niveau en onze ans, un phénomène anxiogène qui freine les consommateurs, même si quelques indicateurs restent bien orientés comme le taux de chômage. Les prix à la consommation au Japon, hors produits frais périssables, ont progressé de 2,4% en juillet par rapport au même mois de 2007, a annoncé vendredi le gouvernement. C'est la première fois que l'inflation est aussi forte depuis octobre 1997, et encore était-ce alors imputable à une augmentation de taxe. Responsable de ce bond en juillet comme les mois précédents: la flambée des tarifs de l'énergie et d'aliments. En effet, hors alimentation et énergie, on ne constate qu'un maigre écart de +0,2% d'une année sur l'autre. La barre des 2% est presque considérée comme un maximum acceptable par la Banque centrale du Japon (BoJ), institution censée agir pour éviter un emballement prix-salaires, mais qui, avant de relever ses taux pour endiguer ce risque, doit aussi prendre en compte les effets négatifs d'une telle mesure sur la croissance. Or cette dernière est actuellement anémiée. Selon les économistes, la banque centrale peut toutefois difficilement augmenter ses taux. L'inflation actuelle n'est en effet pas endogène, mais importée par l'envolée des cours des ressources essentielles (hydrocarbures, matériaux et nourriture) que le Japon, dépourvu, achète à l'extérieur. Freinées par l'inflation, les dépenses de consommation ont marqué le pas en juillet pour le cinquième mois de suite en glissement annuel, déclinant de 0,5%, comparé au même mois de 2007, à 298.366 yens (environ 1.840 euros). Ce recul est toutefois nettement moins prononcé que ne le craignaient les économistes qui pronostiquaient en moyenne une baisse de 1,5%.