Les marchés européens et asiatiques ont renoué, hier, avec un certain optimisme, encouragés par un plan de relance massif annoncé dimanche par la Chine, à quelques jours du sommet du G20 à Washington sur la réforme du système financier mondial. Le gouvernement chinois a annoncé dimanche un plan de relance budgétaire de 4.000 milliards de yuans (455 milliards d'euros) jusqu'à la fin 2010, pour faire face à la crise économique mondiale. Salué par la France et le Canada, ce plan vise à stimuler l'économie chinoise qui souffre du fléchissement des exportations, principal moteur de sa croissance. Portant sur une augmentation des dépenses de l'Etat, notamment dans le domaine des infrastructures, il pourrait avoir des effets positifs au-delà des frontières de la Chine en stimulant ses importations. Les Bourses de Paris (+3,08%) et Londres (+2,97%) étaient en forte hausse lundi peu après l'ouverture, Francfort progressant de 2,53%, dans le sillage des places asiatiques qui ont salué l'annonce du formidable plan de relance chinois. En Asie, Shanghai a cloturé dans l'euphorie à + 7,27%, Hong Kong à 3,50%. Bombay bondissait également de 4,42% vers 08H15 GMT.Le marché était également galvanisé au Japon, pays dont la Chine est le premier partenaire commercial. La Bourse de Tokyo, qui avait chuté de 10% au total jeudi et vendredi, a flambé de 5,81% lundi en clôture. "Le plan est plus important que ce à quoi on s'attendait et de nature à renforcer la confiance des investisseurs", a commenté Amy Lin, de Capital International, pour l'agence Dow Jones Newswires. L'enthousiasme était plus modéré ailleurs. Séoul a terminé en hausse de 1,58%, Sydney 1,39%, la Nouvelle-Zélande de 1,66%, Singapour de 1,31% et Manille de 0,92%. Le ministre canadien des Finances Jim Flaherty a indiqué s'attendre à ce que d'autres grands pays en développement lancent des plans de relance de leur économie. "C'est bon pour l'économie chinoise, c'est aussi bon pour l'économie mondiale. Je m'attends à ce que vous voyions d'autres plans de stimulation dans certaines économies, compte tenu des discussions de ce week-end", a-t-il ajouté, faisant référence à la réunion des grands argentiers du G20 le week-end dernier à Sao Paulo (Brésil). Le G20 rassemble sept économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l'Union européenne et les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie). Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 sont convenus de "tirer les leçons de la crise actuelle et de prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la confiance des marchés et la stabilité et minimiser le risque d'une nouvelle crise", selon leur communiqué final. "Il y a un large accord et une vision commune sur les défis auxquels de nombreux pays font face", a commenté David McCormick, sous-secrétaire pour les Affaires internationales du Trésor américain, estimant que la réunion avait "préparé le terrain" pour une réforme de la régulation financière. La réunion de Sao Paulo visait à préparer le sommet du G20 le 15 novembre à Washington qui doit jeter les bases d'une réforme du système financier mondial. Les pays émergents souhaitent que leur poids économique croissant soit reflété par une influence renforcée dans la gouvernance économique mondiale. En Europe, les investisseurs suivront tout particulièrement cette semaine la publication jeudi de l'évolution du produit intérieur brut (PIB) allemand au troisième trimestre, qui risque de confirmer l'entrée en récession de l'Allemagne.Au Japon, la balance des comptes courants de septembre devrait révéler, mardi, l'ampleur des dégâts de la crise sur le commerce extérieur nippon. Une nouvelle rafale de résultats financiers permettront d'autre part aux marchés de prendre le pouls des entreprises: HSBC, Vodafone, BT, Allianz, Deutsche Post, Siemens, ING, GDF, Suez et Bouygues doivent notamment dévoiler leurs perspectives. Aux Etats-Unis, l'assureur AIG doit publier lundi ses résultats du troisième trimestre. Selon le Financial Times et le Wall Street Journal, l'Etat fédéral américain s'apprête à restructurer le gigantesque prêt qui lui a été consenti, en diminuant le taux d'intérêt élevé et en portant le montant à 150 milliards de dollars contre les 123 milliards initialement accordés.