Il n'y aura pas d'augmentation dans les cotisations de la sécurité sociale. C'est du moins ce que a affirmé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, lors de l'ouverture d'un séminaire organisé au siège du ministère, portant sur le thème "Les nouvelles ressources de financement de la sécurité sociale en Algérie". Le ministre a évoqué les réformes ayant marqué le système de sécurité sociale. Selon M. Louh, les dépenses de la sécurité sociale, uniquement pour la santé, ont atteint fin 2007, 141 milliards de dinars, dont 64.5 milliards de dinars pour le remboursement des médicaments. Il indiquera, par ailleurs, que les tarifs de référence pour 180 DCI entreront en application à partir du mois d'octobre de l'année en cours. Ceci a permis d'une part la rationalisation des dépenses, et d'autre part, l'encouragement du médicament générique. Pour M. Louh, si l'Etat ne recourt pas à d'autres sources de financement, les équilibres de la caisse de sécurité sociale seront menacés. De là vient la nécessité d'aller vers la quête de nouveaux revenus. En outre, M. Louh n'a pas manqué de rappeler que malgré toutes les mesures visant la maîtrise des dépenses et l'optimisation des recettes de la sécurité sociale, ces dernières ne pourront pas à moyen ou à long terme suffire pour le financement durable du système qui est appelé, selon le ministre, à diversifier ses ressources afin de répondre aux aspirations des assurés sociaux en termes de couverture sociale. Par ailleurs, le séminaire entre dans le programme de réforme et de modernisation du système de sécurité sociale. Le ministre à mis le doigt sur les trois grands axes de la réforme, qui sont la modernisation de la sécurité sociale, à travers l'introduction au niveau de la carte à puce, l'amélioration des relations entre les différentes structures de la sécurité sociale, et enfin assurer l'équilibre financier et les sources de financement. Pour rappel, une commission de réflexion a été installée en février dernier. Elle est composée principalement des représentants des caisses de sécurité sociale et de plusieurs départements ministériels, notamment ceux des finances et de la solidarité nationale. Des représentants du Cnes, des partenaires sociaux (UGTA-Patronat, et des experts étrangers, notamment belges, font également partie de cette commission. Il faut savoir que les expériences internationales, notamment européenne, montrent que tous les systèmes de sécurité sociale ont fait appel à des sources de financement autres que les cotisations. Chose qui a permis d'améliorer les prestations de leur système de sécurité sociale. Outre cela et dans le même sillage, l'expert belge, M. Vignaul, a affirmé, en marge de cette rencontre, que l'Algérie dispose de plus de moyens pour financer son système de sécurité sociale. L'expert belge a évoqué la possibilité de recourir à des taxes sur les produits alimentaires, sur le tabac, et des prélèvements sur les bénéfices des entreprises pétrolières, qui peuvent devenir des sources de financement très actives.