Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a procédé hier à l'installation d'une commission de réflexion sur la question du financement de la Sécurité sociale. L'objectif recherché à travers cette commission «est d'engager des réflexions en vue de trouver d'autres moyens et modes de financement de la Sécurité sociale autres que les cotisations des assurés», a annoncé le ministre à l'ouverture des travaux du séminaire international qui se tient depuis hier à Alger. M. Tayeb Louh a indiqué par la suite que les dépenses de la Sécurité sociale pour l'année 2007 s'élèvent à 141,2 milliards de dinars dont 64,5 milliards pour le remboursement des médicaments. Le taux est jugé important. Trouver dès lors de nouveaux modes de financement devient une nécessité. «A ce rythme, la Sécurité sociale risque de vivre un déficit, d'où la réflexion engagée pour trouver d'autres moyens de financement», a conclu le ministre. Parmi les conviés à cette rencontre, on note la présence de l'expert belge, M. Michel Vigneul, qui a expliqué les contours de l'expérience de son pays ainsi que celles en vigueur dans les pays européens. Tout en se montrant très intéressé par les différentes expériences à travers le monde, le ministre a invité les participants à ce séminaire à tenir compte de la spécificité algérienne. La commission de réflexion installée hier a été par ailleurs instruite par le ministre du Travail aux fins d'élaborer un rapport final avant la fin du mois de septembre. Y aura-t-il une augmentation du taux de cotisation des assurés ? Le ministre rassure : «L'augmentation du taux de cotisation des assurés sociaux est exclue», a-t-il précisé. A propos de l'opération de remboursement de médicaments, le prix de référence pour la liste complémentaire des médicaments, qui regroupe 180 DCI (dénomination commune internationale), représentant 2 100 à 2 500 marques, sera institué à partir du 2 octobre prochain. Un délai de 3 mois est ainsi accordé aux opérateurs du secteur pour s'adapter à la nouvelle donne. «La finalité de cette nouveauté est de rationaliser les dépenses de la Sécurité sociale», souligne le premier responsable du secteur. L'autre point abordé par le ministre a trait à la politique globale qui s'articule, dira-t-il, sur la prévention et le diagnostic précoce des maladies. A cet effet, quatre centres de scanner seront mis en place prochainement. Un centre dans chaque région. Le ministre a révélé, dans le sillage de la prévention et du diagnostic précoce, que les femmes assurées et âgées de plus de 40 ans recevront une convocation pour un contrôle gratuit. L'idée de convoquer les femmes âgées de plus de 40 ans repose sur l'étude des médecins qui affirme que les femmes sont exposées au cancer du sein dès qu'elles passent cette tranche d'âge. Enfin, le ministre fera savoir que la carte Chiffa est déjà opérationnelle dans 16 wilayas en attendant sa généralisation sur tout le territoire national. «La généralisation de la carte Chiffa sera réalisée en 2013», a indiqué le ministre du Travail qui prédit, par ailleurs, la suppression des guichets dans les établissements de remboursement. En marge des travaux du séminaire, l'expert belge dira qu'«il faut arrêter de regarder vers la caisse de Sécurité sociale. Il faut chercher d'autres ressources». Et d'ajouter : «En Europe, les financements viennent des prélèvements de taxes sur l'essence et les bénéfices des entreprises.» A. Y.