En six mois de janvier à juin 2008, les matières premières ont enregistré leur meilleure performance en 35 ans : + 29 %. Mais en un mois, celui de juillet, elles ont connu leur plus forte chute en 28 ans : - 10 %. Et la dégringolade continue en août, notamment le tandem plomb/étain ; les métaux précieux ajoutant derrière l'or un recul de l'ordre de 20%.Les cours du brut évoluaient en légère hausse mardi dans les échanges cotés en Asie dans un marché inquiet d'un recul de la demande mondiale et d'une éventuelle baisse de la production de l'Opep.Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre gagnait 24 cents à 115,35 dollars le baril contre 115,11 dollars lundi soir à New York. Le baril de pétrole Brent pour livraison en octobre a gagné 46 cents à 114,49 dollars.Les prix du baril de pétrole avaient grimpé jusqu'à 147,27 dollars le 11 juillet, soit plus du double de leur valeur un an plus tôt.Ils ont nettement reflué depuis en raison du raffermissement du dollar et des craintes d'un recul de la demande mondiale sous l'effet du ralentissement économique. Côté demande, l'heure est à l'accalmie. Néanmoins les avis sont partagés sur un éventuel krash sur le marché des matières premières.Michael Aronstein, chief investment strategist chez Oscar Gruss & Son à New York (interrogé par Bloomberg) estime que "le cycle qui a débuté au tournant de ce siècle a pris fin. L'ingéniosité humaine crée de la productivité, et le prix réel de presque tout ce qui est extrait ou usiné baisse avec le temps. C'est la nature du progrès humain."Un avis partagé par Nicholas Sargen, chief investment officer chez Forti Washington Investment Advisors à Cincinnati, au micro de Bloomberg Radio : "Nous avons vu la fin de la tendance haussière" pour les matières premières. "L'économie globale s'affaiblit, pas seulement celle des Etats-Unis. Toutes les nouvelles venues d'Europe prouvent que son économie est en train de stagner. Le Japon et certaines zones d'Asie ralentissent également. Cette tendance est trop forte pour être surmontée." Il faut dire que, selon Goldman Sachs, les nations qui assurent la moitié de l'économie mondiale font face à une récession."Malcolm Southwood, analyste chez Goldman Sachs JBWere Pty à Melbourne, est clairement de l'avis opposé : "Je ne pense pas que le boom des matières premières soit terminé. Nous traversons un léger affaiblissement cyclique dans un marché haussier à plus long terme, et les fondamentaux sont largement intacts." Alan Heap, analyste spécialisé chez Citigroup à Sydney, opine : "Nous continuons de nous attendre à des prix encore plus élevés l'an prochain, et en 2009 pour certaines matières premières." En cause : les limitations de production, qui "se font de plus en plus jour" et qui "engendrent, dans le chef des matières premières, des performances vraiment individuelles". Matières premières : pourquoi la chute des prix ne devrait pas durer.