Par B.Chellali La visite effectuée, samedi, à Alger par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, marquée notamment par l'entretien que lui a accordé le président de la République, M Abdelaziz Bouteflika, s'est voulue un autre élan dans l'élargissement et la diversification des liens économiques entre les deux pays, et du renforcement de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme.Sur le plan purement politique, les divergences des années 1990 ne se manifestent plus. Dès lors, les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie ont connu, à tous les niveaux, un essor considérable par rapport à ce qu'elles étaient jusqu'à la fin des années 90. L'antagonisme politique et idéologique du passé s'est dissipé. La meilleure illustration de cette évolution fut la visite officielle effectuée aux Etats-Unis, en juillet 2001, par le président Abdelaziz Bouteflika.L'importance grandissante que joue la diplomatie algérienne dans le cadre du Nepad et aussi son rôle dans le cadre de l'Opep, sont deux autres facteurs qui placent Alger dans les bonnes " feuilles " de Washington. Au lendemain du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont accéléré le rapprochement avec l'Algérie, convaincus d'une nécessaire coopération en matière de lutte contre le terrorisme international. Dans cette voie, le président de la République, M Abdelaziz Bouteflika a aussi effectué une visite à Washington en novembre 2001. Ce voyage, dont le thème principal était la lutte mondiale contre le terrorisme, a été une occasion pour l'Etat algérien d'obtenir des résultats politiques positifs (soutien à la lutte antiterroriste en Algérie, l'appui au manifeste de l'OUA à Alger sur la lutte contre le terrorisme, et le soutien à la diplomatie algérienne en Afrique et en Méditerranée.) Cette coopération sécuritaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international, n'aurait pas été facile sans le rôle régional de plus en plus important que joue l'Algérie dans la préservation de la sécurité en Méditerranée, une région vitale pour l'Alliance-atlantique. Ainsi, les visites du président Bouteflika au quartier général de l'Otan en Belgique en décembre 2001 et en décembre 2002 ont permis l'établissement d'un programme de coopération et à des manœuvres conjointes en Méditerranée par les forces armées algériennes et celles de l'Otan. Sur le plan économique, les relations entre Alger et Washington ont connu ces dernières années une croissance remarquable. Les deux pays sont liés par un accord-cadre sur le commerce et l'investissement, sur la base d'une procédure consultative qui donna lieu à un accord bilatéral d'investissement, à des concessions commerciales mutuelles et à un accord sur la double imposition fiscale, ouvrant plus largement les ressources pétrolières et gazières algériennes aux entreprises américaines.Il est également fort possible que la visite de la secrétaire d'Etat dans les quatre pays du Maghreb (Libye, Tunisie, Algérie et Maroc), se soit fixée sur l'économie et le commerce, la croissance par l'ouverture des marchés dans le cadre de l'intégration économique de l'Afrique du Nord, qui, selon Washington, aurait de multiples avantages. "Elle contribue entre autres à améliorer le niveau de vie de la population et à décourager l'extrémisme". En effet, selon la Banque mondiale, les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne représentent que 1,3 % de la totalité de leurs échanges. Il s'agit là d'un des taux le plus faible du monde.