Même si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'invite pas les pays à la rejoindre, le nouveau statut du Brésil de grande puissance pétrolière n'a pas laissé l'Opep indifférente très longtemps.Le Brésil est actuellement en plein essor dans le domaine du pétrole et pense se hisser rapidement parmi les cinq ou dix premiers pays producteurs mondiaux. D'importantes découvertes ont en effet été effectuées récemment au large des côtes sud-est du pays ; l'exploitation des gisements maritimes a déjà commencé. Il y a deux semaines, l'ambassadeur d'Iran a officiellement invité le Brésil à intégrer l'Organisation. Le ministre brésilien de l'Energie, Edison Lobão, avait alors déclaré que le Brésil étudiait l'invitation précisant qu'il ne voyait pas d'obstacle à cela. A première vue, une adhésion du Brésil à l'Opep prendrait 7 à 8 ans, si ce pays en manifestait le désir, a estimé le secrétaire général du cartel, Abdallah El-Badri, la semaine dernière lors d'une conférence de presse à Vienne. Pour El-Badri, même si Brasilia avait récemment fait de grosses découvertes pétrolières, il fallait maintenant les exploiter et atteindre le statut d'exportateur. Un statut qui ne semble pas enthousiasmer le Brésil, qui, le jour où sa production dépassera ses besoins nationaux, n'envisage pas d'exporter du brut. C'est pourquoi le Brésil ne sera pas le quatorzième membre de l'Organisation, le troisième issu d'Amérique latine, après l'Equateur et le Venezuela. Les principaux responsables de la politique énergétique du Brésil ont, en effet, décliné une seconde invitation émanant de l'Arabie saoudite, qui proposait au pays de rejoindre l'Opep, ont indiqué le ministre de l'Energie et des Mines Edison Lobao, et un haut-responsable de la compagnie pétrolière Petroleo Brasileiro.Les responsables, cités par l'agence publique Agencia Brasil, expliquent que le Brésil veut raffiner et non exporter le pétrole brut qu'il a récemment découvert au large de ses côtes. Des nouvelles réserves qui font du Brésil un nouveau géant de l'or noir. L'an dernier, Petrobras, la société publique pétrolière brésilienne, avait marqué les esprits en annonçant avoir trouvé au large du Brésil le gisement de pétrole le plus important depuis 20 ans. Le gisement de Tupi, puisque c'est de lui qu'il s'agit, contient entre 5 et 8 milliards de barils récupérables, d'un brut léger, et donc assez facile à raffiner à un coût modéré. Dans la meilleure hypothèse, il représenterait à lui seul la totalité des réserves de la Norvège. Tupi a fait doubler les réserves prouvées du Brésil à 14 milliards de barils. Les champs offshore pourraient, en l'état actuel des prévisions, receler entre 50 et 80 milliards de barils. Que ces prédictions soient, ou non, entièrement confirmées, une chose est sûre, le Brésil est en train de devenir une grande puissance pétrolière. Il produit actuellement 2,3 millions de barils/jour. Il en produira plus de 4 millions en 2015, lorsque Tupi entrera en activité.