La déclaration fracassante du secrétaire général de l'UGTA, qui affirmait début septembre 2008, un changent de cap de l'orientation de la politique économique algérienne future, qui serait basée, selon ses propres termes, "sur le renforcement et la prédominance des entreprises publiques", et celle du Chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, affirmant que l'option de l'Algérie vers l'économie de marché est irréversible et que les réformes continueront sur le modèle libéral, ont vite fait d'ouvrir le débat sur l'orientation de la politique économique nationale. Un débat qui à déjà été lancé par le docteur Abderrahmane Mebtoul, expert international, qui, dans une récente contribution, a estimé qu'il n'existe pas d'économie de marché spécifique à l'algérienne (…) et vouloir instaurer ce que certains idéologues qualifient d'économie de marché étatique est un leurre face à cette mondialisation où toute nation qui n'avance pas recule. Pour l'expert, à moins d'un miracle algérien, ce volontarisme étatique ne fera qu'approfondir la crise économique et sociale du pays que voilent actuellement les recettes exceptionnelles des hydrocarbures pour une paix sociale fictive, donc éphémère. Selon le docteur Mebtoul, Le retour au dirigisme étatique à l'ère de la mondialisation est suicidaire pour l'Algérie. Car, estime-t-il, le plus mauvais entrepreneur est l'Etat gestionnaire. Il rappellera, à ce titre, que les entreprises publiques ont coûté au Trésor public plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2007, montant auquel il faut ajouter 4 milliards de dollars pour 2008, soit au total 44 milliards de dollars, sans résultats probants. "Les banques publiques malades de leurs clients, les entreprises publiques ayant nécessité plus de 5 milliards de dollars pour les recapitaliser, entre 2002/2003 et l'on nous annonce encore plus de 3 milliards de dollars pour 2008", ajoute-t-il avant de se demander "comment peut-on continuer à perfuser des entreprises publiques dont les effectifs au niveau du secteur industriel ne dépassent pas 200.000 et moins de 600.000 pour l'ensemble du secteur économique public, alors que la population algérienne dépasse 33 millions d'habitants". Le blocage de l'investissement source de création de valeur ajoutée et de création d'emplois productifs se situent dans la mauvaise gouvernance, la faiblesse de l'Etat de droit, le manque de visibilité de la politique économique et sociale amplifiés par le terrorisme bureaucratique dont la sphère informelle contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation en est la conséquence. En somme, la situation est peu reluisante, et le climat des affaires se détériore selon le dernier rapport de la Banque mondiale (Doing Business 2009"), passant de la 125e place en 2006, 130 en 2007 à la 132e place en 2008 sur 181 pays, ne devançant que des pays les plus pauvres, derrière la Tunisie et le Maroc. dépenses monétaires croissantes, sans précédent depuis l'indépendance politique (plus de 200 milliards de dollars du programme de soutien à la relance économique 2004/2009), des résultats mitigés avec une mauvaise gestion et une corruption généralisée (surcoût estimés à plus de 40 milliards de dollars) sont en décalage par rapport aux résultats.