Quoi faire des disponibilités financières ou plutôt pourquoi ne pas les affecter à la prise en charge des besoins sociaux des populations ? C'était les interrogations formulées par les députés, il y a cinq années de cela, à propos de la préparation de la loi de finances.L'enjeu de la lutte contre la pauvreté, pour les pouvoirs publics, ne résidait pas dans l'affectation des disponibilités à la protection sociale, mais plutôt dans la répartition équitable des revenus. Là encore, la répartition n'est pas à faire entre les revenus, mais entre les régions, car il existe un fort déséquilibre sachant qu'environ 40% de l'activité économique nationale est concentrée sur la capitale et les wilayas limitrophes. Du fait de ce déséquilibre régional, il s'en déduirait donc qu'il y a une augmentation de la pauvreté en dehors de ces wilayas. Comment alors lutter contre la pauvreté ? D'abord, combien y a-t-il de pauvres ? Pour ceux qui ont conservé leurs salaires, pour les familles, les revenus ont augmenté si l'on prend en compte les augmentations successives des salaires mais, cela correspond-il à une augmentation du pouvoir d'achat ? Sur une période pluriannuelle, les salaires peuvent être augmentés, mais pas forcément le pouvoir d'achat, car il faudrait tenir compte de la dérive des prix, soit du taux d'inflation.A supposer qu'il soit impératif de réaliser l'équilibre régional en matière d'activités et que les pouvoirs publics veuillent y parvenir, comment pouvoir atteindre cet objectif quand les entreprises publiques n'investissent particulièrement plus, et que les entreprises privées sont soumises à la loi du profit, ce qui est d'ailleurs normal et naturel, car sans profit l'entreprise dépose le bilan.Cet équilibre régional sensé contribuer à la lutte contre la pauvreté par un abaissement du taux de chômage consécutivement aux projets qui seront intégrés dans les pôles de développement, serait-il celui induit par la nouvelle stratégie industrielle ?