Le prix du baril de pétrole pourrait tomber à 50 dollars en 2009 en cas de récession mondiale, au cas où la dégradation de la demande serait plus forte que prévu, annonçaient jeudi les analystes de Merrill Lynch.Le pessimisme économique ambiant influant leurs projections, les analystes de la banque américaine ont ainsi divisé par deux leur estimation de croissance de la demande de pétrole dans le monde en 2009, à 400.000 barils par jour. Rompant avec ces prédictions moroses, le vice-président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Equatorien Galo Chiriboga, a estimé vendredi que le prix du baril de pétrole se maintiendrait au dessus des 110 dollars en 2009. "Les études que nous avons fait à l'Opep lors de la dernière réunion montrent que le prix du baril de brut sera au-dessus des 110 dollars en moyenne" l'an prochain, a déclaré M. Chiriboga, ministre du Pétrole de l'Equateur également, le plus petit membre du cartel pétrolier. Cette estimation se base sur les "prévisions de réduction de l'offre et d'augmentation de la demande" établies par l'Opep, a-t-il souligné, lors d'un entretien à la télévision équatorienne Teleamazonas. Selon le lui, "tout laisse prévoir que le prix (du brut) va augmenter", après la décision du cartel pétrolier de réduire la production et à l'approche de la période hivernale. Avec les premiers consommateurs mondiaux qui se mettent à la diète provocant une révision à la baisse des projections de la demande mondiale, la question des prix de l'or noir semble préoccuper les producteurs. En effet, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a estimé samedi que le prix du baril de pétrole ne devrait pas être inférieur à 100 dollars. "Un prix inférieur à 100 dollars ne convient à personne, ni aux producteurs ni aux consommateurs", a déclaré M. Nozari aux journalistes en marge d'une conférence sur l'exportation du gaz à Téhéran. "Malheureusement, malgré la baisse des prix de pétrole, nous n'avons vu aucun signe d'une baisse des coûts" de la production, a-t-il ajouté.M. Nozari a, par ailleurs, averti qu'il existait "actuellement sur le marché un surplus de pétrole" d'un total de 400.000 barils par jour.Selon lui, si durant le premier trimestre 2009 le marché ne respecte pas la décision de l'Opep, "le surplus atteindra 1,2 million de barils par jour sur la base du chiffre de surplus actuel de 400 000 bj". Côté marché pétrolier, l'incertitude qui avait entouré l'approbation du plan de sauvetage des banques américaines a sapé toute la semaine les cours du brut ; sur la semaine le prix a affiché un recul de 13 dollars. Les prix ont, cependant, marqué une pause vendredi, soutenus par l'approbation du plan de sauvetage bancaire par le Congrès américain. Par un vote très attendu, et largement anticipé, la Chambre des représentants américaine a définitivement approuvé vendredi, par 263 voix contre 171, le texte proposé par le Trésor, dont une première version avait été rejetée lundi. La nouvelle mouture avait déjà été adoptée par le Sénat. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a fini à 93,88 dollars, en baisse de 9 cents par rapport à la clôture de jeudi. La clôture est intervenue avant la promulgation de la loi par le président américain George W. Bush. Cependant, même avec un plan adopté, "un ralentissement économique mondial a commencé, ou va commencer sous peu", a estimé Mike Fitzpatrick, de MF Global. "Une contraction de la demande, conduisant à une baisse des prix, complète la tautologie pour le pétrole", a ajouté l'analyste