Les marchés boursiers mondiaux ne cessent de s'enfoncer dans le rouge. La crise se propage d'un pays à l'autre. Les répercutions, apparemment, n'épargneront aucun pays, qu'il soit riche ou pauvre. Mais, pour cerner, comprendre et espérer de détecter des outils permettant de se prémunir des effets de cette crise, des débats et des rencontres ont été organisés à travers le monde. En Algérie, les débats commencent à s'intensifier autour d'un thème aussi important et urgent que celui de la crise financière mondiale. A ce propos, l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH) à Oran a organisé, jeudi, une rencontre consacrée au thème "L'Algérie face à la crise financière mondiale". Animée par plusieurs experts algériens et étrangers, cette rencontre, a permis aux participants de constater "des lacunes relatives aux outils d'analyse à même de favoriser la compréhension précise de la crise financière actuelle qui touche l'ensemble des systèmes économiques de la planète". Cette manifestation a permis également aux experts présents de mettre l'accent sur les effets de la crise financière actuelle, affirmant que sa durabilité éventuelle aura un impact déterminant sur les équilibres monétaires de tous les pays, dont l'Algérie, en raison de sa très forte dépendance au marché pétrolier. Durant cette rencontre, les économistes n'ont pas hésité à faire le rapprochement de cette conjoncture avec celle de 1929 considérée comme étant la plus grave crise financière de l'histoire économique mondiale. Dans ce contexte, le chercheur Fouad Hakiki a rappelé que pas moins de 250 crises financières mondiales ont été enregistrées depuis l'avènement, au Moyen âge, de l'économie monétaire, dont 34 depuis le 17e siècle coïncidant, selon le conférencier, avec l'émergence de l'économie structurée. Approfondissant son analyse, M. Hakiki a indiqué que la révolution électronique a énormément bouleversé la compréhension des crises monétaires et économiques mondiales. "La crise financière, qui secoue actuellement le monde, résulte de certaines politiques internationales engagées dans la logique de la guerre froide qui fait de la course vers l'armement un axe majeur de la stratégie économique". Pour l'économiste Mohamed Bahloul, l'actuelle crise est perçue comme le prélude de la fin de l'économie internationale globalisée, tout en imputant cette conjoncture à l'absence d'efficience dans la gestion des ressources financières ainsi qu'aux pratiques spéculatives dans la sphère financière. Toutefois, il est important de signaler que le spécialiste a souhaité, à ce propos, que cette situation puisse constituer une opportunité à la promotion des systèmes économiques, notamment dans les pays aux économies structurées qui aspirent à plus d'efficacité en la matière. Ce dernier objectif exige cependant la valorisation de la formation des cadres de la finance du pays pour permettre leur intégration efficace aux ambitions économiques nationales dans le contexte mondial, a conclu M. Bahloul.