Subissant les affres de l'inflation qui plane, à présent, sur l'ensemble de l'économie mondiale, l'Algérie, à l'instar de beaucoup d'autres pays du monde, se mobilise pour endiguer le spectre des augmentations qui guette les prix à la consommation et fragilise davantage le pouvoir d'achat des ménages. A partir du moment où les principaux acteurs animant la scène économique mondiale et qui sont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le groupe des G7 s'apprêtent à ouvrir une concertation approfondie sur la conjoncture économique internationale actuelle, il est vite confirmé que la crise touche décidément les quatre coins de la planète, à commencer par les économies les plus puissantes en Occident. La réunion des trois pionniers en question se tiendra, en effet, dans un climat marqué par des craintes suscitées par l'inflation au sein de l'Union européenne, notamment auprès de la BCE (Banque centrale européenne), ainsi que des craintes de récession économique aux Etats-Unis tel que cela a été clairement signifié par la Fed, (la réserve fédérale). Pour tenter l'amortissement des effets de la pression que subissent les marchés des produits à la consommation depuis plusieurs mois, le directeur général du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn, à la veille de la réunion de son institution avec les dirigeants de la BM et des représentants du groupe des sept plus puissants pays de la planète, a appelé à une intervention directe des Etats pour diminuer de l'impact de la crise actuelle sur les marchés. Face à l'aggravation de la crise économique mondiale actuelle, DSK a estimé, en effet, qu'il y a "le besoin d'une intervention des pouvoirs publics qui devient plus évident", dans une déclaration qu'il a faite avant-hier. Pour le premier responsable de l'institution issue des accords de Breton Woods, l'intervention des Etats dans ce cadre est, désormais, nécessaire à partir du moment qu'elle constitue "la troisième ligne de défense pour empêcher l'économie mondiale de tomber dans la récession, après la politique monétaire et budgétaire". Le FMI vient ainsi de renoncer à certains de ses principes et ses visions vis-à-vis de la régulation mondiale. En effet, les appels à l'intervention des Etats, que vient de lancer DSK interviennent après plusieurs années où le FMI a toujours exhorté les gouvernements de ses pays membres à libéraliser davantage leurs marchés nationaux et à la restriction des dépenses budgétaires. C'est d'ailleurs, rappelle-t-on, la thérapie à laquelle l'économie algérienne a été soumise durant les années 1990, lorsque le FMI a conditionné la signature des accords stand-by par la limitation maximale des dépenses publiques. En tout cas, le gouvernement algérien, à travers la politique qu'il vient de prôner dans le cadre de la régulation du marché des produits à la consommation, s'inscrit en droite ligne avec les projections du FMI dans la foulée de la nouvelle stratégie qu'il s'apprête à engager afin de freiner les retombées de la crise financière mondiale actuelle. Ce sont d'ailleurs des options que le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, a tenu à rappeler avant-hier en réitérant la volonté du gouvernement à continuer la politique de subvention des prix des produits de première nécessité, à l'instar du lait, du pain et de la semoule, entre autres.