La comédienne Doudja Abdoun a été accompagnée samedi à sa dernière demeure, au cimetière d'El Kettar. Auparavant la dépouille mortelle de cette comédienne considérée comme doyenne, a été acheminée au théâtre national algérien pour un dernier adieu de la famille artistique.De nombreux amis, proches et compagnons de scène étaient présents pour un dernier recueillement en mémoire de cette femme qui a débuté dans les années 60 avec le formidable, El Hariq de feu Mustapha Badie. La trilogie de feu Mohamed Dib, adaptée eu petit écran avec un casting des plus étonnants. Le cœur de Doudja avait lâché, vendredi dernier, à l'hôpital de Bainem après une lutte acharnée contre son diabète. La doyenne des comédiens avait 86 ans. Jusque la dernière goutte de sueur, Khalti Doudja a continué a monter sur scène malgré son âge et son indisponibilité physique. Elle était le type même de femme qui rappelait l'authentique Alger, Alger la classe, avec son foulard en satin et ses grosses lunettes de mémé qui a bien vécue. Qui se rappelle de son rôle dans le Le prix du rêve ou encore Leila et les autres de Sid Ali Mazif, un réalisateur également souffrant ? Elle incarnait la femme douce et tranquille en quête de calme et de stabilité. Visage connu dans l'arène du 7ème art, Doudja Abdoun ne s'était pas départie de son rôle de maman ou de mémé aussi sage que futée. Ses manières de femme au foyer renvoyaient à toute cette symbolique qui nous distinguait des autres. Qui se rappelle de la défunte en 2002 ou en 2005 dans les mémorables sit-coms, Ness M'Lah City 1 et 2 de Djaffer Gacem ? Elle était aux cotés des jeunes et moins jeunes à l'image de Biyouna et de Hichem Mesbah, leur donnant la réplique avec un remarquable sérieux. Ce n'était pas par hasard si la défunte avait joué la muette dans le formidable, Djamai Family de Djaffar Gacem. C'était sa dernière apparition dans ce sit com à la Billcosby, proposé durant la deuxième quinzaine du mois de ramadhan passé. Ce n'était pas de cœur qu'elle incarnait le rôle de Khoukha la muette, la mémé des Djamai qui a offert à sa fille avec mari et enfants son toit. La force lui manquait d'avoir à apprendre et à débiter un scénario. Le rôle était donc inventé exprès pour elle sauf que dans l'une des séries le réalisateur l'a faite parler par son insistance. Rôle prémonitoire ? La Doudja a en tout cas était très présente dans cette œuvre loufoque avec ses mimiques et ses manières à elle de dire des choses avec un langage autre que la parole.Khoukha, c'était la grand-mère futée, pleine de vie et d'entrain.Ce n'était pas la mémé rangée, mais une grand-mère passionnée de la vie. Elle ne faisait aucun débordement devant les moins âgés comme Souilah, Samira Sahraoui ou encore la jeune Bouchra. Beaucoup de ses amis se sont recueillis à sa mémoire en évoquant certains épisodes qu'ils ont dû partager avec cette doyenne au grand cœur. Jusqu'à son dernier souffle, la doyenne ne s'est pas départagé de ces rôles ni de cet instinct de vie sur scène. Repose en paix Doudja.