La chanteuse et comédienne Aouda Abbas connue sous le nom de Latifa est décédée, lundi soir, à l'âge de 80 ans, a-t-on appris, mardi, dans le milieu artistique. La défunte, qui compte parmi les figures féminines de proue de la scène artistique algérienne, avait participé aux côtés de Keltoum, Nouria et autres artistes à d'importantes œuvres dramatiques théâtrales, radiophoniques et télévisuelles. Née à Zemmoura dans la wilaya de Relizane, Latifa avait investi, dès les années 1940, le monde de la chanson, encouragée par son mari, le compositeur Haddad El-Djilali, enregistrant de nombreux disques, avant d'opter pour le métier d'actrice au début des années 1960. Lancée par le géant du Théâtre national le regretté Mahieddine Bachtarzi, elle a participé à plusieurs pièces du patrimoine universel, notamment celles de Molière. Latifa faisait également partie de la troupe artistique du Front de libération nationale. La dépouille mortelle de la défunte a été inhumée hier après-midi au cimetière d'El-Kettar à Alger. «Latifa était une artiste née. Elle était douée aussi bien pour la chanson que pour le théâtre», a indiqué l'artiste Rachid Souki. De son côté, l'homme de théâtre Taha El-Amiri a évoqué les débuts de la carrière de Aouda Abbas. «Latifa, avec qui j'ai travaillé comme pianiste dans les années 1970, était une grande artiste qui avait beaucoup de présence sur scène et qui avait une voix de rossignol», a souligné également l'artiste Farid Smaïli, précisant qu'elle «était le bras droit de Fadéla Dzirya». Pour sa part, l'interprète Mohamed Lamari a mis en relief les qualités artistiques de la défunte tout en évoquant son militantisme lui ayant valu son arrestation par les forces coloniales.