Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal s'engagent à poursuivre le dialogue après des entretiens "fructueux" à Damas Le président palestinien et le chef du bureau politique du Hamas qui vit en exil en Syrie espèrent ainsi surmonter leurs désaccords persistants. Ces derniers portent sur la reconnaissance d'Israël par le Hamas, son abandon de la lutte armée et le respect des accords de paix déjà signés. Conditions fixées par les occidentaux pour une levée des sanctions financières qui ébranlent durement la population et l'économie palestinienne. Des désaccords qui ont provoqué une lutte fratricide entre le Hamas et le Fatah et qui pèsent également sur le programme et la composition d'un futur gouvernement d'union nationale palestinien. La rencontre entre les deux dirigeants palestiniens, prévue à l'origine samedi soir, avait été reportée en raison de désaccords sur la composition d'un futur gouvernement palestinien et sur ses réponses aux exigences des pays occidentaux. Izzat al Richk, responsable du Hamas, a déclaré à Reuters que le mouvement islamiste ne s'attendait pas à ce que les entretiens de dimanche soir produisent un accord sur un gouvernement d'union nationale. "La principale divergence de vues sur le programme gouvernemental persiste. La réunion permettra d'affirmer que les deux parties sont résolues à poursuivre le dialogue, à rejeter le recours à la violence et l'effusion de sang palestinien", a dit Richk. Le négociateur palestinien Saëb Erekat, allié d'Abbas, a déclaré pour sa part aux journalistes: "Notre message, c'est l'interdiction des luttes intestines, l'arrêt des incitations (à la violence) et la formation d'un gouvernement d'union nationale." Le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, membre du Hamas, a assuré qu'il n'y aurait pas de nouvelle crise en l'absence d'un accord total. "Il y a accord sur 90% des points. Parmi les questions pendantes figurent celles qui ont trait au programme politique et aux ministères stratégiques", a-t-il dit aux journalistes à Gaza. "Avec un dialogue mieux centré et plus global, nous parviendrons à des arrangements qui prépareront le terrain à la formation d'un gouvernement d'union nationale." Le vice-président syrien Farouk al Chara avait eu un entretien séparé avec Abbas dimanche pour obtenir que les deux dirigeants palestiniens se rencontrent. Le chef de la diplomatie syrienne Walid al Moualem était présent aux discussions. Richk avait fait état auparavant d'efforts syriens "au plus haut niveau" pour organiser la réunion. Abbas et Mechaal devaient s'entretenir des moyens de régler la crise opposant le Fatah nationaliste du chef de l'Autorité palestinienne et les islamistes radicaux du Hamas, qui dirigent le gouvernement palestinien en conséquence de leur triomphe électoral de janvier 2006. Des représentants du Hamas ont déclaré samedi que les deux hommes discuteraient de l'attribution des ministères de l'Intérieur, des Finances et des Affaires étrangères dans le gouvernement d'union. Un responsable palestinien a déclaré dimanche à Gaza que le Hamas avait accepté de céder le portefeuille de l'Intérieur à une personnalité indépendante et que celui des Finances reviendrait à Salam Fayyad, indépendant lui aussi. Abbas, arrivé samedi à Damas, y a été reçu par le président Bachar al Assad, qui entretient des relations étroites avec Mechaal et l'autorise à résider en Syrie. Parallèlement à la rencontre Abbas-Mechaal, Ehud Olmert s'est entretenu à Jérusalem avec Javier Solana. Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère a exhorté Israël à geler ses colonies en Cisjordanie et à interrompre la construction du Mur de sécurité conformément à la feuille de route signée en 2003.