Le projet de mise en place d'une politique industrielle nationale n'a pas suscité les débats et les réflexions à hauteur de son importance. Il y avait bien eu ce qu'on avait appelé des assises, mais la réflexion qui se devait d'être permanente, a été menée avant la survenue de la crise financière, avant que ne fut amorcé le processus de baisse des cours du pétrole et également avant qu'il ne fut annoncé publiquement qu'il ne fallait pas trop compter sur les IDE.On se rappelle que des voix hors gouvernement avertissaient qu'il ne faudrait asseoir la nouvelle stratégie industrielle sur les IDE. Il était prévu qu'elle s'appuierait sur une centaine d'entreprises publiques caractérisées de stratégiques, celles-ci étant retirées de la liste des privatisables, et bien évidemment sur les IDE. Aujourd'hui le constat démontre que même les entreprises proposées à la privatisation n'auront guère de chance ou de risques de changer de statut juridique, que les IDE ne sont pas au rendez-vous, il va falloir donc faire avec les entreprises publiques dans un contexte où demeure une économie, à savoir qu'en sera-t-il de l'avenir ou du devenir de l'économie de marché organisée sur notre territoire ?. Une autre question préoccupante : Comment mettre à l'abri des importations les entreprises publiques qui entreront en mutation alors que continueront les opérations d'importations déguisées sous le vocable d'économie de marché. Si le principe de notre intégration à l'économie de marché demeure toujours validé, il faut à s'attendre à ce qu' il soit soutenu qu'il faudrait procéder à d'importantes concentrations industrielles pour pouvoir faire face à la concurrence et que l'objectif d'une grande rentabilité nécessite de faire appel à des investisseurs privés, la compétitivité ne faisant pas partie de nos traditions. Pouvons-nous entrer en économie de marché avec des entreprises publiques alors que c'est devenu une règle que la concurrence internationale a pour actrices des entreprises du secteur privé ?Très souvent, il est rappelé que les entreprises dépendent des marchés à l'exportation et qu'elles doivent définir une stratégie de croissance dans les secteurs d'activités porteurs, mais leur sera-t-il possible de profiter des opportunités que le marché pourra leur offrir sachant que des poids lourds à envergure mondiale ne leur laisseront même pas des miettes ?