L'Opep doit opter pour une baisse importante de sa production de brut lors de sa prochaine réunion extraordinaire le 24 octobre à Vienne. C'est le ministre de l'Energie et des Mines, président en exercice du Cartel, Chakib Khelil, qui l'a annoncé samedi à Tamanrasset. Il a d'ailleurs précisé qu'"il y aura une baisse et il faut qu'elle soit importante pour établir l'équilibre entre l'offre et la demande si c'est 1 million de barils ce sera 1 million, si c'est 1,5 millions de barils ce sera 1,5 million et si c'est 2 millions de barils ce sera 2 millions de barils. Cette baisse sera chiffrée à la lumière des données fournies par le marché pétrolier sur les niveaux des stocks de brut et la demande durant le premier et le deuxième trimestre 2009. L'Opep va prendre la décision propice pour que les cours restent stables sur le marché", a-t-il indiqué. Selon lui, cette baisse est d'autant motivée par le recul de la demande de brut des grands pays consommateurs, tels que les Etats-Unis, où la demande a reculé d'un million barils jour.Interrogé sur les dernières déclarations du ministre qatari de l'Energie, Abdallâh Ben Hamad El Attiyah qui prévoyait jeudi une probable baisse d'au moins un million de barils lors de cette réunion, M. Khelil a répondu que le ministre qatari "a exprimé une opinion personnelle qui n'engage pas l'organisation des pays exportateurs de pétrole et que seule la conférence est habilitée à déterminer cette baisse". Commentant les dernières déclarations émanant de quelque pays consommateurs qui critiquaient l'Opep d'avoir envisagé de réduire sa production, le ministre a indiqué que "l'Opep est une organisation indépendante et que sa décision prendra en considération ses intérêts et de préserver les revenus de ses pays membres à des niveaux bien précis"."Nous voulons un prix de baril stable, ni trop élevé ni trop bas entre 70 et 90 dollars", a estimé M. Khelil qui a expliqué que ce niveau arrange les pays de l'Opep qui revendiquent un niveau des prix autour de 50 dollars et les autres membres de l'organisation qui veulent un baril à 100 dollars. Le ministre a, par ailleurs, expliqué le rebond des prix de brut vendredi à 70 dollars par la décision de l'Opep d'avancer sa réunion extraordinaire prévue initialement le 18 novembre prochain au 24 octobre. Ce rebond "explique que le marché pétrolier prend en considération cette réunion et ce qui va en ressortir", a-t-il dit. Cette réunion d'urgence intervient à quelque deux mois de la réunion extraordinaire prévue le 17 décembre prochain à Oran en Algérie. En septembre dernier à Vienne, l'Opep avait décidé de réduire quelque 520.000 barils par jour de sa production afin de soutenir les cours de brut. Elle assure quelque 40% de la production mondiale de brut. Sur un autre registre, M. Chakib Khelil a profité de sa visite à Tamanrasset pour lancer la première formation de l'Institut algérien des mines (IAM). Cette première formation ayant pour thème "la géostatistique linéaire appliquée à l'estimation des ressources et réserves minières", s'étalera sur une durée de trois semaines et sera dispensée par des enseignants de haut niveau. Il a également eu l'occasion d'inspecter plusieurs projets en cours de réalisation. M. Khelil a inspecté le projet de montage de la station électrique de Tamanrasset, composée de 5 groupes diesels d'une puissance de 8,9 MW. D'un coût de 3,4 milliards de dinars, la station sera opérationnelle en août 2009 et devra alimenter la population de Tamanrasset en électricité. Le ministre a également visité le centre de recherche nucléaire de Tamanrasset, dont l'opération de dynamisation va coûter 160 millions de dinars. Ce centre comme celui de Berine (Djelfa), et Draria (Alger) devrait aider à produire de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il souligné. M. Khelil a clôturé sa visite dans cette wilaya par l'inspection de l'entreprise d'exploitation des mines d'or (ENOR), première entreprise minière en Algérie chargée de l'exploitation de l'or, détenue à 52% par l'australienne Gold Maining Algeria (GMA) et à 48% par Sonatrach. En marge de cette visite le ministre a indiqué à la presse que la production de l'or devrait atteindre 700 kilos cette année au lieu des 3.000 initialement prévus à cause du manque des explosifs cette année. Ce manque d'explosif "n'est pas seulement une contrainte pour le développement de la production de l'or mais également une contrainte pour toutes les mines de zinc et de plomb", a-t- il relevé. "Toutes les mines sont actuellement bloquées par le manque d'explosifs", a-t-il dit. A cela s'ajoute le problème d'acheminement de ces explosifs aux sites miniers, a expliqué M. Khelil qui a estimé que les problèmes de sécurité ne peuvent constituer une justification pour ce manque. "On dispose avec les services de sécurité de tous les moyens pour assurer la sécurité de ces explosifs", a-t-il signalé, en appelant dans ce sens à importer suffisamment d'explosifs pour satisfaire les besoins de tous les chantiers.