Les choix stratégiques du gouvernement continuent à faire débat et à susciter davantage d'interrogations. C'est le cas de la décision prise par le gouvernement il y a quelques mois concernant la gestion des capitaux marchands et la prise de participation dans les projets d'investissement lancés en partenariat avec des opérateurs étrangers. En effet, au mois de juillet dernier, le gouvernement a décidé de fixer la participation du capital national dans les projets d'investissement à 51% quelle que soit sa nature, mais, à présent, c'est le contraire qui est en passe de se justifier sur le terrain. Les deux derniers partenariats conclus confirment aisément ce constat. Il s'agit de la Sonatrach qui s'est contentée de 49% dans le projet de partenariat avec l'Espagnol Villar Mir, alors que cette dernière s'est accaparée les 51% restants. La Société nationale des véhicules industriels (SNVI), elle, vient de s'engager dans un partenariat dans lequel elle s'est contentée de 40% du capital, alors que le groupe français BTK, lui, a décroché les 60% du capital de la nouvelle filiale créée. Pourtant, le chef de l'Etat avait, en effet, affirmé que l'Algérie allait désormais détenir la majorité dans tous les projets stratégiques avec des partenaires étrangers. Si le partenariat entre la SNVI et BTK ne revêt pas un caractère hautement stratégique, celui de Sonatrach avec l'Espagnol Villar Mir concerne un projet important, sachant qu'il est estimé à 2,4 milliards de dollars, et ce, de surcroît dans un secteur stratégique qu'est la production d'ammoniac. Mais Sonatrach et la SNVI ne sont pas les deux seules sociétés à ne pas avoir appliqué les recommandations présidentielles. En effet, a-t-il été fait savoir, plusieurs projets de partenariats dans le domaine de l'industrie sont actuellement en cours de négociations sur la base d'une participation majoritaire des partenaires étrangers. Cette situation n'a pas manqué d'accentuer les interrogations sur la politique que compte mener le gouvernement pour la gestion future du dossier de l'investissement. Selon le site "toutsurlalgérie", un homme d'affaires connu sur la place d'Alger a déclaré que "personne ne connaît les critères exacts appliqués aux partenariats avec les entreprises étrangères. Même les ministres sont incapables de répondre avec précision à cette question. Certains disent que les nouvelles mesures vont s'appliquer aux contrats dont les négociations ont commencé après le 23 juillet. D'autres expliquent que c'est au cas par cas. Mais le flou est total". "Tout le monde avait prédit que les Algériens seront incapables de mettre en application les nouvelles lois. C'est tout simplement impossible à faire. Aucun pays au monde, y compris la Chine, ne possède ce type de loi. L'Etat ne peut pas être partout", a déclaré, pour sa part, un banquier algérien au TSA. En tout cas, des groupes étrangers, engagés dans des négociations avec des sociétés algériennes sur la base d'une participation majoritaire, ont refusé de revoir à la baisse leurs parts. Ils ont même menacé de se retirer si le gouvernement venait à leur forcer la main.