Les cours du pétrole ont abandonné un peu plus de 2 % hier matin et sont revenus sur le seuil des 40 dollars, dans un marché toujours inquiet de la faiblesse de la demande mondiale d'or noir alors que l'environnement économique continue de se dégrader. A 11h00 GMT, le contrat mars sur le brut léger américain perdait 1,13 dollar, soit 2,78%, à 40,53 dollars le baril et le Brent cédait 1,05 dollar (2,29%) à 44,83 dollars. "La faiblesse de la demande en pétrole et la détérioration de la situation économique ont à nouveau été illustrées par les indicateurs américains la semaine dernière", relève David Moore de Commonwealth Bank of Australia. Les inquiétudes sur l'état de l'économie mondiale, et notamment du système financier, repartaient de plus belle hier matin, alors que deux banques régionales américaines ont été fermées et que les mauvais indicateurs économiques continuaient à tomber dru. "Mais les menaces de grève sur les deux rives de l'Atlantique sont sans doute en mesure de soutenir les cours", a-t-il ajouté. En effet, les investisseurs hésitent entre les menaces de grèves planant sur les raffineries britanniques et américaines et la médiocrité de la demande. Même si la grève dans le secteur pétrolier outre-atlantique a été évitée de justesse dimanche, reste que l'équilibre est, toutefois, fragile car si les protagonistes ont pu trouver un accord, ce dernier ne concerne que le prolongement des négociations. L'impact d'un arrêt de travail pourrait revêtir une importance majeure pour le secteur pétrolier et pour le cours du pétrole. En effet, selon les syndicats, 60 producteurs seraient concernés par la grève. Selon les analystes, une grève nationale pourrait au pire affecter les deux tiers de la capacité de raffinage du pays. Ils estiment par ailleurs que si tout mouvement social de cet ordre est de nature à faire grimper les prix de l'essence, il pourrait a contrario peser sur les cours du brut, la situation conduisant à une moindre consommation de brut par les raffineurs. En Grande-Bretagne, des mouvements d'arrêt de travail sans préavis touchent également le secteur énergétique. Les syndicats protestent contre l'emploi de salariés étrangers qui acceptent des salaires moindres que les britanniques. Par ailleurs, la détermination de l'Opep à réduire sa production en cas de déséquilibre du marché constitue également un facteur de soutien, d'autant que l'Organisation a indiqué qu'il pourrait demander aux pays non membres de l'Opep comme la Russie de réduire leur offre. Le secrétaire général de l'organisation, Abdallah Al Badri, a jugé jeudi "trop bas" un prix du baril à 50 dollars. Pour Mike Fitzpatrick, de MF Global, ces déclarations constituent "un nouvel avertissement que l'Opep est prête à réduire de nouveau sa production". L'Organisation cherche à compenser la contraction de la demande mondiale. Après avoir subi en 2008 son premier recul depuis 25 ans, la consommation devrait encore baisser cette année, selon la majorité des analystes. Après avoir retrouvé quelque vigueur à la mi-janvier, les cours du pétrole ont achevé la semaine en petite hausse sur la journée de vendredi mais en franche baisse sur l'ensemble de la semaine. Entre l'ouverture lundi dernier et la clôture vendredi soir, les prix du brut ont lâché près de 5 dollars à New York et quelque 2,5 dollars à Londres. Yacine B.