Après l'éclatement de la crise financière mondiale, en Afrique, au Maghreb en particulier, des mouvements de panique ont eu lieu sur des places financières. Des questions ont été soulevées quant aux conséquences de cette crise sur le Continent noir. Il faut dire qu'au moment où les pays européens multiplient les réunions pour affronter la crise en front uni, les pays africains réagissent en rangs dispersés. Une question se pose : l'Afrique a-t-elle les moyens nécessaires pour ériger un front uni face à la crise et limiter son impact. La réponse sera connue après la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales d'Afrique qui se tiendra le 12 novembre à Tunis. Cette réunion sera consacrée à la crise financière et ses effets sur les économies africaines. Les responsables Banque africaine de développement de la (BAD) s'inquiètent des contrecoups des plans de sauvetage engagés dans les pays développés. Pour ces derniers, ces plans risquent d'entraîner des pressions budgétaires et, par effet de conséquence, une réduction du volume de l'aide publique au développement, et ce même si cette dernière pense que "l'Afrique est pour le moment épargnée par les premiers effets de la crise". Les experts africains redoutent des conséquences néfastes sur l'Afrique. Il faut savoir que la récession qui est en train d'enfiler l'économie mondiale va entraîner des effets négatifs sur l'état des économies des pays africains, les récentes flambées des cours des denrées alimentaires et la baisse des cours du pétrole étant susceptibles de remettre en cause la croissance économique observée ces dernières années sur le continent. Dans ce contexte, la BAD affirme que des pays à revenu intermédiaire et d'autres aspirant à ce statut avaient pu récemment lever des fonds sur les marchés des capitaux, mais elle estime que "la présente crise rendra les fonds plus coûteux et l'accès aux marchés sera plus difficile". Par ailleurs, la plupart des gros projets, qu'ils soient publics ou privés, sont financés par des fonds étrangers et quand ceux-ci n'ont pas de visibilité, ces bailleurs de fonds deviennent vigilants dans l'investissement ce qui ridque d'entraîner l'arrêt des projets dans le continent. Autre conséquence d'ordre général pour le continent, selon Jose Gijon Spalla, "si une récession survient sur les marchés développés notamment aux Etats-Unis, cela pourrait entraîner la baisse de la demande, donc de la production. Conséquence : les demandes en matières premières vont reculer." Pour les pays africains essentiellement producteurs, il s'agit là d'une mauvaise nouvelle. De même, cette crise peut aussi entraîner la chute du dollar. Les matières premières étant cotées en billet vert, une baisse de son cours va provoquer la baisse du revenu des entreprises productrices, qui en général sont publiques. D'autre part, les pays développés ont pris des engagements en matière d'aide vis-à-vis des pays pauvres. Ceci est loin d'être réalisé. Si déjà en période normale ils ont du mal à tenir leurs promesses, qu'en serait-il en temps de crise ? Dans cette logique des choses, quelles solutions pour l'Afrique dans ces conditions ? Selon des experts, il est difficile de prendre des mesures quand on est dans cette situation. C'est sûr, les pays africains n'ont pas les moyens de changer le cours des événements en Occident. Les solutions qui peuvent être mises en œuvre pour amortir les effets de cette crise en Afrique seront essentiellement structurelles.