Par Rachid Mahi Alors que la Maison Blanche qualifie la décision de l'Opep de baisser sa production de "contraire aux bonnes règles", la récession touche, désormais, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie. En somme, le noyau dur de l'économie européenne. Pour le moins que l'on puisse dire, la sortie des Américains reste ahurissante. Mais qu'en est-il en fait chez nous ? Alors que tous les indicateurs macroéconomiques annoncent la catastrophe, l'on se pourfend toujours dans un mutisme qui ne dit pas son nom. D'aucuns n'ignorent pourtant que l'économie algérienne est quasiment tributaire des importations, donc des marchés internationaux. Ces mêmes marchés en proie à la panique et aux spéculations les plus rentières. L'on semble omettre un fait capital pour ne pas dire vital : la crise financière n'en est qu'à ses débuts, et elle tend à déborder de son contexte financier pour toucher quasiment tous les autres secteurs de l'économie mondiale, ceci dit les produits de bases (aliments, métaux, etc.). D'ores et déjà, les principaux directeurs d'achats en zone euro crient au loup face à la houle déferlante de la récession. Le rétablissement de la confiance entre les principales banques ne tient plus, puisqu'au final, l'on se reprête une nouvelle fois de l'argent et voilà que le cercle vicieux est ouvert. D'importantes opérations sont effectuées entre l'Algérie et ses partenaires étrangers et, du jour au lendemain, des actions peuvent être prises, des contrats annulés et/ou gelés sous n'importe quel prétexte, ou au nom de la sacrée suprême-intérêt de sécurité propre à chaque nation(s). N'ayons surtout pas la mémoire courte, de tels scénarios se sont déjà produits par le passé. Les Américains n'avaient-ils pas bloqué les avoirs de certains pays tels que la Libye ou encore l'Irak, sous de fallacieux arguments de sécurité. La crise économique est bel est bien là, les pays les plus riches l'avouent et le confirment ; quant aux pays en voie de développement, Algérie comprise, c'est l'expectative ! Certes l'on est loin de la récession pour l'instant. Mais les retombées nous attendront si l'on ne prend pas toutes les mesures adéquates à même d'asseoir une base solide pour notre économie. Tous nos spécialistes sont unanimes à le dire et, à le redire. Il faut agir dès maintenant. Notre salut, préconisent nos économistes, consiste à investir dans la production nationale, en créant des tissus de PME et PMI, et sur l'investissement qu'il soit national ou étranger, à même d'insuffler une économie saine et solide, apte à développer le pays dans tous les secteurs et garante d'une économie solide.