Le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière a déjà entamé les démarches pour appliquer la décision du gouvernement, portant sur l'interdiction d'importer des médicaments fabriqués en Algérie. La mesure devrait toucher 150 produits .Selon le site "Toutsurl'Algérie", en se basant sur des sources proches du ministère de la Santé, un comité de cogestion, composé uniquement de producteurs locaux, a été mis en place.La même source souligne que d'autres mesures figurent, notamment la refonte de la liste des médicaments autorisés, qui passerait d'environ 4000 références enregistrées à moins de 1000 médicaments, la confection d'une liste de 150 produits interdits à l'importation et le gel des enregistrements des produits en cours. A souligner que la décision du gouvernement a ouvert le champ à plusieurs rumeurs , notamment une suspension des autorisations d'importation à partir de 2009.Toutefois, selon certains observateurs , les conséquences de ladite décision pourraient avoir de graves effets sur l'approvisionnement du marché national en médicaments , notamment ceux destinés aux malades chroniques . Un autre souci se pose dans ce cadre : est-ce que la production nationale de médicaments peut satisfaire les besoins du marché ? La réponse c'est que personne ne peut affirmer la satisfaction de la demande nationale par la production nationale. A rappeler, dans ce cadre, que le ministère de la Santé avait décidé de limiter les quotas d'importation pour 2008 tout en obligeant les importateurs à s'engager d'importer 45 % de médicaments génériques sur l'ensemble des produits importés. Cependant, ces mesures ont provoqué une tension sur le marché des médicaments, notamment durant les quatre premiers mois de cette année, où la pénurie a touché certains produits, notamment les anticancéreux, les hypotenseurs et ceux destinés au traitement de la thyroïde. Cette situation a amené le ministère de la Santé à revenir sur sa décision en juin dernier à travers la signature d'une quarantaine de programmes d'importation de médicaments.Il faut dire que la décision du gouvernement est expliquée par la hausse de la facture des remboursements médicaux qui a atteint à la fin de cette année 70 milliards de dollars . En outre , pour les neuf mois de l'année en cours, l'Algérie a payé une lourde facture qui a atteint 1,284 milliard de dollars contre 1,022 milliard de dollars pour la même période de l'année dernière, soit une hausse de 25,64 %. Devant cet état de fait, les choses devraient changer.Il est à noter que la quasi-totalité des médicaments est importée par des laboratoires étrangers, notamment français, qui viennent en tête de liste. Par ailleurs, le gouvernement a décidé d'obliger les distributeurs nationaux et étrangers à investir dans l'industrie pharmaceutique. A noter que cette mesure date de 1997. Cependant, près de 60% des importateurs ne respectent pas cet engagement puisqu'une fois le délai fixé arrive à expiration, certains importateurs ferment ou renaissent sous un autre nom. On recense, aujourd'hui, 58 importateurs de médicaments qui réalisent près de 70% du total des importations.