L'avance du démocrate Barack Obama est passée de quatre à cinq points sur son rival John McCain à six jours de l'élection présidentielle américaine, révèle le dernier sondage Reuters/C-SPAN/Zogby. Alors que la campagne devient de plus en plus fatigante pour les deux candidats, le sénateur de l'Illinois est crédité de 49% des intentions de vote contre 44% au sénateur de l'Arizona avec une marge d'erreur de 2,9 points. "Les résultats du jour sont pratiquement sans changement par rapport à ceux de la veille, hormis une légère amélioration en faveur d'Obama", a commenté le sondeur John Zogby. "Il semble qu'il y ait un gel des positions dans la course." Le candidat démocrate compte 15 points d'avance parmi les électeurs indépendants, 10 dans l'électorat féminin, huit chez les catholiques et cinq chez les électeurs de plus de 65 ans. Chez les cols bleus, McCain dispose d'une courte avance de deux points, mais "Obama résiste", a expliqué Zogby. Le candidat républicain n'a jamais réussi à franchir la barre des 45% d'intentions de vote depuis le début de la série de sondages tandis qu'Obama avait compté jusqu'à 52% des intentions de vote.Aussi, les deux candidats à la Maison Blanche ont croisé le fer à distance mardi en Pennsylvanie (est), un des Etats clefs où se jouera l'élection du 44e président des Etats-Unis, à exactement une semaine, jour pour jour, de l'élection présidentielle. Selon le sondage quotidien Washington Post/ABC News, le démocrate Barack Obama était crédité de sept points d'avance sur son adversaire républicain John McCain (52% contre 45%). Selon le site indépendant spécialisé RealClearPolitics (RCP), qui établit une moyenne de tous les sondages, il comptait une avance d'un peu plus de six points (50,4% contre 43,6%). Plus de 12 millions d'Américains, soit environ 10% du corps électoral, avaient déjà voté mardi par anticipation pour la présidentielle, dont une majorité pour Barack Obama, selon des données incomplètes compilées par un expert. Pour renverser la tendance, M. McCain se bat pour conserver les Etats gagnés par George W. Bush en 2004 et espère enlever la Pennsylvanie aux démocrates. Sans la conquête de cet Etat qui n'a pas voté républicain à la présidentielle depuis 1988, les chances de M. McCain de remporter la Maison Blanche semblent réduites. M. McCain a choisi de faire campagne en Pennsylvanie au côté de sa colistière Sarah Palin alors que plusieurs médias américains ont fait part de tensions entre eux. "Quand deux francs-tireurs joignent leurs forces, ils ne sont pas toujours d'accord sur tout, mais c'est toujours très amusant", a dit M. McCain devant plusieurs milliers de ses partisans réunis à Hershey. Le sénateur de l'Arizona, qui se dit conforté par sa position de challenger, a haussé le ton contre son adversaire qu'il accuse de se situer à l'extrême gauche, d'être pour l'interventionnisme étatiste et de vouloir augmenter les impôts. Le républicain, qui s'attend à une victoire démocrate au Congrès, a également mis en garde les électeurs sur le risque que représenterait, selon lui, la concentration des pouvoirs, exécutif et législatif, au bénéfice des démocrates. Selon RCP, M. Obama est crédité d'un avantage supérieur à 10 points en Pennsylvanie. Mais le camp républicain demeure persuadé que cet Etat est "gagnable". En 2000, Al Gore l'avait remporté avec un peu plus de 4 points d'écart, et John Kerry n'avait gagné la Pennsylvanie qu'avec un peu plus de 2 points d'avance. Lors des primaires démocrates, M. Obama avait perdu en Pennsylvanie au profit de sa rivale Hillary Clinton. "On ne peut pas se permettre de ralentir, de s'asseoir ou de se relâcher un jour, une minute ou une seconde au cours de cette dernière semaine. Non, pas maintenant quand tant de choses sont en jeu", a lancé M. Obama en campagne à Chester, dans la banlieue de Philadelphie. Le candidat démocrate a assuré que la proposition de McCain de développer les réductions d'impôts ne ferait qu'aggraver le déficit budgétaire américain et ne profiterait qu'aux plus riches. "Pendant que George Bush conduisait notre économie droit vers le gouffre, John McCain était assis sur le siège passager. Maintenant il veut prendre le volant et mettre les gaz", a dit M. Obama. M. Obama s'est rendu ensuite en Virginie (est). Longtemps considéré comme un bastion républicain, cet Etat, qui n'a pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis 1964, semble, selon les sondages, à la portée de M. Obama.