Par Rachid Mahi Les premiers prémices d'un changement de l'ordre mondial pointent du nez, clament, d'ores et déjà, des observateurs avertis. Et l'un des plus perceptibles vient de l'hémisphère Sud, plus précisément de l'Amérique latine. En proies à l'hégémonie étasunienne, certains pays latino, à l'instar de la Colombie ainsi que du Chili grands amis, et de longue date, de l'oncle Sam, petit à petit, se tortillent dans tous les sens pour sortir du giron et de l'influence des USA. La réunion de l'Unasur tenue à Santiago du Chili , vient ici confirmer le propos. Ils étaient tous là, et unanimes à lancer à la face du géant américain qu'ils sont solidaires avec Evo Morales, le président de la Bolivie, et s'opposent aux groupuscules quasi sécessionnistes de ce pays soutenus aujourd'hui par les Etats-Unis. Les choses auraient pu s'arrêter ici, mais d'autres événements vont se succéder tel un effet de boule de neige, avec l'avènement de l'Alba, "l'Alternative bolivarienne pour les Amériques" créée à l'initiative du Venezuela. Cette dernière vient d'être rejointe par le non moins connu et allié des USA, le Honduras. Certes, il reste un petit pays mais le geste est là et significatif à plus haut point. Un vent de grogne et de contestation s'élève de cette Amérique du Sud et risque au vu des événements de s'étendre sous d'autres latitudes. Tel un ouragan qui, au fur et à mesure qu'il avance, prend de plus en plus d'ampleur pour finalement bousculer tout sur son passage en créant un désordre dans l'ordre établi. Certes, diront bon nombre de sieurs, l'Empire américain subsiste toujours avec son limes à l'instar de l'empire de César il y a plus de deux mille ans. Toujours est-il que l'ordre néo-libéral est en train de s'user au fil du temps, que cela soit aux Etats-Unis, en Europe ou partout ailleurs de part le monde. Les possibilités d'un monde meilleur existent pour peu que l'on prend la peine de nous décider d'abord à nous changer nous-mêmes et de savoir ce que l'on veut construire…