Par Rachid Mahi Alors que l'Amérique change de cap en persistant sur la supériorité du capitalisme, la France de Sarko plaide pour une refonte totale de ce système. Reste à savoir si dans la refonte totale, on y a inclus les paradis fiscaux que sont Monaco, le lichtenstein, sans oublier, bien entendu, la Suisse, les grands groupes financiers internationaux, les fonds spéculatifs, les agences de notation qui sont sous contrôle de pays qui se disent respectueux du droit international. Pas de titres pourris en Europe? C'est drôlement vite dit. La titrisation interdite? chez qui? La surveillance prudentielle: le problème, c'est évidemment la banque allemande (surveillée nationalement) avec une filiale en Irlande (surveillée par le contrôleur irlandais), Fortis est présent dans 12 pays de l'Union, Hypo dans 5, Axa dans 14 etc... Sans compter toutes les bonnes institutions américaines incorporées à Londres (Lehman Brothers, ça vous rappelle quelque chose?), la BCE : superviseur de la City? La BCE : prêteur en dernier ressort? Outre cet aspect là, l'UE, par le biais de ses représentants, va se présenter au G20 en rang dispersé donnant ainsi l'impression d'une désunion. Cela renseigne beaucoup sur ce qu'ils cachent et dont ils ont peur. Sinon comment expliquer le fait que, outre les quatre pays européens du G8 que sont l' Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, et l'Italie qui grâce à leur poids ont leur place assurée autour de la table, l'Espagne, les Pays-Bas et le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois, entendent également s'y inviter. D'ailleurs, le président Sarko l'a souligné d'une manière ironique lors d'une réunion " Plus on est nombreux à Washington, plus on ouvre la boîte de Pandore des participations". En clair, une délégation trop fournie donnerait la désastreuse impression que chacun se méfie, en réalité, de l'autre. Un sacré dilemme pour Sarko en tant que chef de file. C'est que Sarko n'hésite pas à mettre en avant une logique institutionnelle: si Juncker vient, l'Eurogroupe bascule en formation chefs de gouvernement et c'est la deuxième fois, donc il est de fait institutionnalisé. Et pourtant, le même "Président de l'Europe" expliquait qu'il n'y pas si longtemps l'absence de mandat pour intervenir sur la Géorgie n'était pas si importante puisque nécessité fait loi, et que tout est politique et affaire de volonté...Changer de crédo d'épauler, Sarko en a fait son art en fait. Ainsi, tout le monde veut y aller mais pourquoi faire ? A 20, avec des pays et/ou groupes de pays ayant certainement des perceptions et donc des intérêts différents sur la crise, on ne s'achemine pas vraiment vers une réunion fondatrice d'un nouvel ordre mondial. Outre Atlantique et lors d'une conférence de presse d'Obama sur CNN, consacrée principalement à la crise économique, le moins que l'on puisse dire c'est que les solutions rapides qu'il annonce de son côté, peut-être même avant son investiture, sont très américano-centrées et ne suggèrent pas que des actions communes, avec les Européens et les Chinois. C'est en effet leur dernier souci....