Les démocrates, majoritaires au Congrès américain, veulent arracher au président Bush, avant l'arrivée de la nouvelle administration en janvier, son feu vert à un nouveau plan de relance afin de lutter contre la crise économique. "D'autres pays agissent pour contrer la crise économique mondiale. Des plans de relance ont déjà été annoncés au Japon, en Chine, et en Allemagne, d'autres pays doivent en annoncer bientôt", a souligné vendredi la présidente démocrate de la Chambre de représentants, Nancy Pelosi. "La nécessité d'une action est évidente et urgente, mais l'administration est incapable d'agir de façon offensive pour enrayer la vague de saisies immobilières", a-t-elle dénoncé. Au delà des Républicains, farouchement opposés au vote d'un plan de relance économique, mais aussi au vote d'un nouveau plan de sauvetage du secteur automobile, Mme Pelosi, soutenue par son collègue du Sénat Harry Reid, leader de la majorité démocrate, s'adressait au président Bush. Interrogée vendredi par la presse, la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino a déclaré: "Nous verrons ce qu'ils (les démocrates) proposent". Elle a ajouté qu'elle n'excluait pas que le président Bush soutienne un élargissement du plan d'allocations chômage, tout en rappelant que l'actuelle administration souhaitait se concentrer sur le plan de sauvetage du secteur financier. Concernant l'automobile, elle a indiqué que les constructeurs ne peuvent bénéficier du plan de 700 milliards de dollars puisqu'ils ne font pas partie de la catégorie des entreprises financières. Thomas Mann, expert en politique américaine au groupe de réflexion Brookings Institution, estime également qu'il "n'y a pas de vraie chance d'obtenir un plan pour les constructeurs automobiles, ni d'avoir un plan de relance". "Il est possible qu'ils parviennent à voter un projet de loi plus simple qui comprendrait un élargissement de la couverture chômage, mais rien de plus", a-t-il ajouté. "A moins qu'il n'y ait un accord avec le président, je n'attends pas beaucoup" d'une session du Congrès sortant. Pour Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l'Université de Virginie, "il y a une chance qu'ils puissent le faire (voter une nouvelle législation pour contrer la crise économique), mais en ce moment cela paraît improbable". "Les sessions des parlements sortants échouent presque toujours", a-t-il ajouté.Le mois dernier, la Chambre des représentants a voté un plan de relance de 61 milliards de dollars, mais les républicains du Sénat et le président George W. Bush l'ont bloqué. Les démocrates du Sénat et de la Chambre des représentants sont sortis renforcés des élections du 4 novembre, qui a aussi porté Barack Obama à la Maison Blanche. Ce dernier a demandé samedi au Congrès d'adopter au plus vite une avance sur un deuxième plan de relance de l'économie. "Nous devons agir maintenant", a déclaré M. Obama, au cours d'une intervention diffusée à la radio et sur internet. "La semaine prochaine, le Congrès se réunira pour affronter les conséquences de la crise économique. J'appelle ses membres à adopter un premier versement sur un plan de sauvetage". "Si le Congrès n'adopte pas un plan immédiat pour donner à l'économie l'encouragement dont elle a besoin, ce sera ma première décision en tant que président", a-t-il promis. M. Obama prendra ses fonctions le 20 janvier.