Le développement de l'industrie du médicament générique en Algérie passe impérativement par l'encouragement des pharmaciens. Ce constat a été tiré, en substance, lors du forum hebdomadaire de la chaîne II de la Radio nationale qui a eu lieu hier. Invité de l'émission, M. Benbahmed, de l'Ordre national des pharmaciens, estime que l'urgence consiste aujourd'hui à prendre en considération les doléances des pharmaciens des officines. En priorité, il s'agit de revoir à la hausse ou de revaloriser la marge bénéficiaire du pharmacien. "Si le gouvernement veut vraiment encourager la production nationale pour compenser l'importation du médicament générique, il faut encourager tout d'abord le pharmacien". Ce dernier étant un maillon indispensable dans la chaîne de la distribution du médicament. D'autres intervenants ont soulevé la question relative aux possibilités de développer réellement l'industrie nationale du médicament. En encourageant les pharmaciens à favoriser le produit générique, en effet, la consommation de ce produit, connaîtra une croissance et se généralisera. Un opérateur du secteur a, à cet égard, jugé indispensable de coordonner les plans d'action mis en œuvre par les différents départements ministériels concernés par cette question. Cette coordination devra, donc, concerner les ministères de la Santé, du Commerce et celui de l'Industrie et de la Promotion des investissements. C'est de ces derniers, en effet, que dépend la politique nationale du médicament, l'industrie pharmaceutique en particulier. En outre, un représentant des producteurs nationaux du médicament a regretté que, dans un passé récent, des dérogations ont été signées pour des importateurs du médicament générique alors que les produits que ces derniers ont importés étaient déjà produits localement. Ceci n'a pas manqué, en conséquence, de décourager les producteurs nationaux. Pour rappel, les récentes mesures prises par le ministère de la Santé et de la Population visent à encourager la production nationale du médicament générique dans le but de réduire les importations qui, de surcroît, coûtent généralement plus d'un milliard de dollars annuellement au Trésor public. Depuis que le gouvernement a opté pour la promotion de la production nationale, les porteurs de projets sont nombreux à opter pour l'investissement dans le créneau de la production du médicament. En revanche, des mesures d'allègement sont indispensables pour encourager les opérateurs à concrétiser leurs projets dans cette branche d'activité. Dans une précédente déclaration, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, lui, a fait savoir, que "l'Algérie ne sera la chasse gardée d'aucun laboratoire. Notre marché du médicament est ouvert à tous, mais surtout pour l'investissement. Nous allons très bientôt sortir un projet de loi d'encouragement de l'investissement dans le secteur". Le gouvernement, en tout cas, compte aller vers l'investissement afin de limiter les importations et les dépenses médicales de la sécurité sociale évaluées à 142 milliards de DA dont 64 milliards uniquement pour les remboursements.