S'inscrivant dans le cadre de la réunion du comité mixte algéro-britannique, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Bill Rammel, est à Alger, depuis hier soir, pour une visite officielle au cours de laquelle il devra aborder plusieurs volets en matière de coopération entre les deux pays. Succédant à Kim Howells, Bill Rammel devrait être reçu aujourd'hui par le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, pour une séance de travail dans le cadre du comité mixte algéro-britannique. Mis en place pendant la visite effectuée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika en juillet 2006 à Londres, ledit comité, pour rappel, a pour vocation d'encadrer l'évolution de tous les aspects des relations bilatérales et de veiller à la mise en application des engagements conclus par les responsables des deux pays en ce qui concerne la coopération économique, judiciaire, sécuritaire et politique. En effet, depuis la visite du chef de l'Etat au Royaume-Uni, une certaine volonté mutuelle d'accélérer le processus de cette coopération se dégage à chaque occasion qui se présente aux gouvernements des deux pays. Concernant la nature des dossiers qui seront discutés avec son homologue algérien, M. Abdelkader Messahel, Bill Rammel a révélé, dans un entretien accordé au quotidien national "Liberté" que les discutions graviteront autour de la lutte antiterroriste, la coopération dans le domaine de la défense, les questions migratoires et le dossier du Moyen-Orient ainsi que le commerce et les investissements. En ce qui concerne ce dernier volet, en dépit de la présence de plusieurs firmes britanniques en Algérie à l'instar de BP, Shell et British Gaz, l'investissement anglais demeure en deçà de ce qui doit être. A ce propos, Bill Rammel a indiqué que "nous voudrions renforcer le nombre de ces compagnies. Cependant, il y a certaines entraves en Algérie auxquelles les investisseurs étrangers, dont les Britanniques, sont confrontés, comme la bureaucratie, l'existence d'un système bancaire très restrictif, de grandes difficultés à accéder directement aux responsables et la lenteur dans la prise de décision ". Ces facteurs entravant l'attraction des investisseurs seront " au centre du dialogue que j'aurai avec mon homologue à Alger ". Tout en admettant la volonté algérienne de prendre en charge une partie de ces problèmes, le secrétaire d'Etat britannique a exigé un climat d'affaires beaucoup plus adéquat. "Nous voudrions voir émerger un environnement d'entreprise, plus attrayant et de nature à encourager les investissements. C'est en partie pour cela que je me rends en Algérie". Pour ce qui est des autres dossiers qui seront sous les projecteurs des deux ministres, on y retrouve le volet sécuritaire, pour lequel le diplomate britannique a estimé que "la lutte contre le terrorisme doit être une responsabilité partagée. Nous devons renforcer notre coopération dans ce domaine".Et d'ajouter : "je constate un réel engagement de la part de l'Algérie à lutter contre le terrorisme[…]. La situation aurait été plus dramatique si l'Algérie n'avait pas exprimé sa détermination à venir à bout du terrorisme. Or, au cours de toutes les discussions que nous avons eues avec le gouvernement algérien, celui-ci a toujours montré sa disponibilité à discuter avec nous et à consolider la coopération bilatérale dans ce domaine". Par ailleurs, il est important de souligner que la Grande-Bretagne est le 13e plus grand investisseur étranger en Algérie. Sur le chapitre de la circulation des personnes, 13 000 à 14 000 visas d'entrée au Royaume-Uni ont été accordés à des citoyens algériens depuis début 2008.