La crise financière que le monde affronte depuis quelques mois et dont les effets se propagent progressivement à l'économie réelle, pourrait entraîner des conséquences d'une exceptionnelle gravitées sur les économies fragiles des pays en développement, en particulier sur le continent africain. Dans un message adressé, vendredi à Doha, à la réunion restreinte des chefs d'Etat et de gouvernement sur la crise financière qui s'est tenue à la veille de la conférence au sommet sur le financement du développement, Bouteflika, a en effet, plaidé pour une urgente mobilisation de la communauté internationale pour faire face à la crise financière sans précédent que traverse l'économie mondiale. Pour le président de la République, les réponses apportées jusqu'à maintenant, concernant le soutien et la recapitalisation des institutions financières en difficultés, ne sont pas suffisantes, et "doivent impérativement être complétées par des réformes d'envergure plus significatives visant l'amélioration de la gouvernance économique globale". Selon, Bouteflika, le plus urgent ce sont les investissements directs étrangers, qui constituent, selon lui, un apport précieux pour les économies des pays en développement "qui ont pu les attirer et les canaliser autant que leur volatilité quand ils prennent un caractère spéculatif". Là aussi, ajoutera, le président de la République "il est important que les gouvernements des pays industrialisés incitent leurs investisseurs à ne pas quitter les pays en développement à la faveur de la crise, comme malheureusement on le constate déjà". Pour ce qui est de la poursuite de l'appui au développement durable afin d'atteindre les OMD, il est important, selon le président de la République, là aussi, que la crise financière "ne serve de prétexte à la remise en question rampante des engagements pris par les pays industrialisés dans le cadre du Protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre qui menacent gravement nos écosystèmes". Dans cette perspective, la première urgence est de penser "aux plus vulnérables, ceux pour qui l'aide publique au développement demeure déterminante pour faire face aux besoins vitaux de leurs populations en matière de santé publique, d'éducation, de réduction de la pauvreté et de mise en place des infrastructures de base et, ainsi, de se rapprocher et, pourquoi pas, d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement en 2015. Il est donc essentiel que la crise ne soit pas synonyme de réduction des flux d'APD qui devraient, au contraire, connaître une amélioration, conformément aux engagements de la communauté internationale", expliquera Bouteflika. Cependant, l'un des défis les plus urgents demeure, selon le chef de l'Etat, la détermination avec laquelle la communauté internationale conduira son action en vue de minimiser la propagation de la crise au reste de l'économie, et en particulier dans les pays en développement. "Il est, à cet égard, fondamental que la communauté internationale continue d'apporter son soutien pour que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années par les économies africaines, en termes de croissance du PIB, de commerce extérieur, d'attraction des investissements directs étrangers ne soient pas remis en cause par la crise qui, si rien n'est entrepris dans ce sens, viendra interrompre le cycle de croissance le plus significatif de ces pays depuis les années soixante" conclut le président de la République.