Légère hausse des matières premières alimentaires cette semaine. Les prix du blé, du maïs et du soja ont rebondi sur le marché à terme de Chicago, dans le sillage des principales Bourses mondiales, portés par les plans de relance qui se multiplient dans le monde et sont de nature à soutenir la consommation de matières premières. Après être tombés la semaine précédente à des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis plus d'un an, le cours des matières premières agricoles a suivi une nouvelle fois le chemin des marchés actions. "Les marchés actions dans le monde sont montés grâce aux plans de relance massifs" annoncés par les autorités de nombreux pays, a expliqué Don Roose, de US Commodities. Après les Etats-Unis et la Chine, l'Europe ou encore l'Argentine ont à leur tour mis des centaines de milliards de dollars sur la table pour enrayer la dégradation de l'environnement économique. Ces mesures ont été particulièrement bien accueillies par le marché des matières premières, où les investisseurs s'inquiètent des perspectives pour la demande alors que les ménages réduisent leur consommation et que l'industrie ralentit dans les pays riches. Un peu rassurés, les investisseurs ont pu apporter davantage d'attention aux fondamentaux du marché, notamment sur la sécheresse qui sévit en Argentine et au Brésil, deux exportateurs majeurs de céréales et d'oléagineux, a relevé Don Roose. En Australie, où la moisson approche, des pluies torrentielles ont touché les cultures de blé qui pourraient donner une récolte moins importante qu'anticipé. Vers 16H00 GMT (17H00 HEC), le contrat de maïs pour livraison en mars valait 3,67 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 3,5425 dollars sept jours plus tôt. Le contrat de blé à échéance mars s'échangeait à 5,56 dollars, contre 5,18 dollars le boisseau vendredi dernier. Le contrat de graines de soja pour livraison en janvier remontait à 8,7850 dollars le boisseau, contre 8,40 dollars vendredi dernier. Pour ce qui est des métaux dits mineurs, ceux -ci sont à leur tour rattrapés par la crise. En quelques mois, le cours du cobalt a été divisé par cinq. La livre culminait à 50 dollars en juillet, aujourd'hui les prix avoisinent les 12 dollars. En octobre, les importations de la Chine, essentiellement en provenance de la République démocratique du Congo, étaient encore à un niveau record. Deux fois plus importantes, en volume, que celles d'octobre 2007. Et puis, l'élan est brutalement retombé dans les premières semaines de novembre. C'est surtout la déroute financière qui a freiné les achats chinois. Faute de soutien bancaire, les importateurs ont annulé les contrats passés. La réaction ne s'est pas fait attendre. Les prix actuels du minerai étant en-dessous des coûts de production pratiqués en République démocratique du Congo, la plupart des compagnies ont suspendu l'extraction. Comme les mines sont récentes, les investissements ne sont pas encore amortis. Pour leur part, or et métaux précieux retrouvent des couleurs après des mois de purgatoire. Curieusement, l'or physique n'a pas poursuivi dans le canal haussier qui soutenait les cours depuis 2007, comme si la traditionnelle valeur refuge ne devait plus jouer son rôle. Plusieurs raisons expliquent ces déceptions. D'abord, le rebond du dollar, toujours défavorable au métal jaune. Ensuite, la crainte d'une déflation et, enfin, le débouclage de positions de hedge funds et la nécessité pour tous de trouver du cash là où il se trouvait au prix de ventes de matières Le dollar semble vouloir se stabiliser et, après l'éclatement de la bulle sur les matières premières, les marchés pourraient revenir à des valorisations moins pessimistes. Enfin, comme les Bourses mondiales sont encore loin de se stabiliser, l'or physique garde la faveur des épargnants alors que les purges dues aux dégagements de la crise financière devraient toucher à leur fin. Tous ces éléments sont favorables aux fonds or. Les autres matières premières sont encore soumises à la pression négative d'une baisse de la demande en 2009. Il faut donc rester très prudent. Par ailleurs, les fonds obligataires conservent de bonnes places dans le classement. Les fonds obligations en livres sterling y font même une apparition alors que la devise britannique affiche une perte de l'ordre de 14 % par rapport à l'euro depuis le début de l'année.