Invité à réagir sur les récentes déclarations de certains pays non membres de l'Opep, selon lesquelles ces pays sont prêts à réduire leur production de brut pour soutenir la décisions de l'Opep, le ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Opep, M. Chakib Khelil, a estimé que les déclarations n'aident pas l'Organisation. "La volonté s'exprime par des décision qui font réagir le marché", a-t-il souligné hier en marge de la cérémonie d'ouverture de la 5e Conférence Formation du secteur de l'énergie. "Ce sont des déclarations d'intentions utiles mais qui ne n'influent pas le marché", a ajouté le ministre. Concernant un accord de réduction commun avec les pays non membres de l'Opep, M. Khelil a estimé que l'Opep n'a pas besoin d'un tel accord, ajoutant que la meilleure façon et que ces pays rejoignent l'Organisation. "Ce que nous souhaitons vraiment c'est que ces pays (Russie, Norvège et Mexique) deviennent membres de l'Opep. Je ne vois pourquoi la Russie ne peut être membre à part entière de l'organisation, c'est la meilleure façon d'exprimer sa solidarité", a déclaré M. Khelil. Il a ajouté que ces déclarations, si elles vont dans le sens de la démarche de l'Opep, elles vont également dans le sens de l'intérêt de ces pays. C'est pour cela que, pour M. Khelil, des décision doivent suivre. Pour rappel, le secrétaire général de l'Opep, M. El Badri, a appelé, samedi, les pays producteurs mais non membres de l'Opep à participer aux tentatives de soutien des cours en réduisant leur offre. "La tâche est un peu lourde cette fois (pour la seule Opep, NDLR) et nous avons besoin de leur participation", avait dit M. El Badri. Par ailleurs, le ministre de l'Energie, M. Sergueï Chmatko, a indiqué récemment que son pays n'exclut pas de réduire le volume d'extraction de pétrole pour soutenir les prix sur les marchés mondiaux et coordonnera sa position avec l'Opep. Revenant sur la réunion de samedi au Caire, M. Khelil a indiqué que cette rencontre a été voulue pour examiner le marché. Il a précisé que le report de la décision sur la production à la réunion du 17 décembre à Oran visait à évaluer au préalable "l'évolution du marché". C'est une stratégie de reporter la décision de baisse à la réunion d'Oran le 17 décembre. C'est une excellente décision. Ça nous permettra de voir comment le marché réagit pour prendre la bonne décision à Oran, a-t-il expliqué. Le grand problème reste actuellement la demande. Elle baisse, selon lui, d'une manière importante. Expliquant la chose M. Khelil a indiqué qu'en moyenne les stocks, sur les cinq dernières années, s'élevaient à 52 jours, actuellement il tournent autour de 56 jours, soit quatre jours qu'il faudra réduire. L'engagement des pays membres, quant à la dernière réduction, a été appliqué à 85%, a estimé le ministre. Il sera à 100% d'ici la réunion du 17 décembre à Oran. Ce qui permettra à l'Organisation de prendre la bonne décision. Une décision qui sera prise au sérieux par le marché. Enfin, invité à avancer une estimation sur la baisse de la production de brut envisagée par l'Opep, il a refusé d'avancer un chiffre, expliquant que "cela allait faire réagir le marché".