“Tant mieux si le chômage a baissé pour arriver à 12.3%. C'est une enquête officielle et qui a été entérinée par les deux organisations planétaires du travail, l'OIT et le BIT, qui a abouti à ce résultat !". M. Djamel Ould Abbas, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, récuse la vision nihiliste, pessimiste qui jette de l'opprobre sur les résultats de l'enquête menée récemment par l'Office national des statistiques et qui fait ressortir la baisse du taux de chômage à 12,3 %. "Je ne suis pas d'un optimisme béat(…) Le chômage sera moins de 10% d'ici à 2009", renchérie-t-il. "Cette étude de l'ONS, qui a été effectuée dans 15 000 ménages répartis sur tout le territoire national qui a duré 18 mois, a adopté des paramètres très rigoureux", argumente M. Ould Abbas, l'invité samedi soir du forum de l'ENTV. Pour lui donc, "la question de l'emploi mérite une analyse de fond", pas de simples spéculations. Il n'en demeure pas moins vrai, rappelle-t-il, que "ce sont les différents programmes de développement de 1999 à nos jours qui ont fait naturellement baisser le chômage. Beaucoup d'infrastructures ont été réalisées, des milliers de kilomètres de routes, des usines, des établissements scolaires de l'enseignement supérieur ou professionnel, des complexes culturels et touristiques etc, ont été construits avec la main-d'œuvre locale". " Qui a alors construit les 950 000 logements distribués depuis ce temps ? ", s'interroge Ould Abbas. " Il ne faut pas nous sous-estimer. N'avons-nous pas des cadres et des compétences ? Au contraire, je crains qu'il n'y ait pas la main-d'œuvre nécessaire pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, par exemple, qui à elle seule, fera travailler 75 000 travailleurs permanents pendants 40 mois. Notre souci était d'imposer à nos partenaires chinois et japonais la condition d'embaucher 75% de la main-d'œuvre sur le marché local, soit 50 000 travailleurs…Mais, on n'a pas de ferrailleurs en nombre suffisant ! Où sont-ils donc les chômeurs? J'aimerais bien disposer du nombre suffisant pour ces travaux", ajoute-t-il. A ses yeux, cette bataille, en grande partie remportée face au chômage endémique engendré par la décennie noire et ses corollaires que sont surtout la fuite des cadres et le désinvestissement, a été rendue possible par la mise en place d'une dizaine de mécanismes complémentaires et qui visent à la création de postes d'emploi et des micro-entreprises. Lenteur des financements bancaires : "Le problème sera réglé en 2007 " En tout, conclut le ministre de l'Emploi, ce sont plus de 153 milliards de dinars qui ont été investis, ayant permis surtout, d'injecter près de 30 milliards de dinars, le montant des apports personnels dans les caisses d'épargne et d'investir 90 milliards dinars, l'argent des banques dans le secteurs économique…82 000 entreprises ont pu voir le jour, dans le seul cadre de l'ANSEJ. Cela dit, interrogé sur les craintes qui caractérisent toujours l'implication des institutions bancaires, l'invité de l'ENTV a regretté les lenteurs qui pénalisent les chômeurs promoteurs. Lesquelles lenteurs se justifiant cependant- mais en partie seulement- par l'importance des taux des contributions des banques, ce qui exige des études sérieuses sur la faisabilité et la pertinences des projets. " Ce problème des lenteurs bancaires sera réglé en 2007 de façon définitive", promet le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale qui évoque la création prochainement, " d'un fonds pour le financement immédiat des projets des jeunes dans le cadre des différents dispositifs en place ". Ceci tient à cœur au président de la République, qui, lors de l'inauguration du 1re Salon national de l'emploi, le 21 janvier dernier, a encore interpellé les responsables, ceux des banques notamment, à faire preuve de plus de dynamisme et de fluidité dans le traitement des dossiers. Ainsi, explique Ould Abbas, l'actuel gouvernement, devant les réclamations et les plaintes exprimées par les citoyens concernant les lenteurs des banques aurait demandé aux départements concernés, en l'occurrence celui de l'emploi et de la solidarité et celui des finances, d'élaborer un projet allant dans ce sens. Le ministre de l'Emploi indique que c'est un projet similaire ayant déjà été soumis à l'adoption du gouvernement en 2002 qui sera déterré et amélioré. Il portera sur la création d'un fonds à l'image de ceux dont sont dotés déjà des pays comme la Tunisie et l'Egypte et qui ont démontré leur efficacité. " Il y a une instruction du gouvernement de constitution d'une commission de l'emploi au niveau de la wilaya, que présidera le wali et où seront représentés les différents responsables des dispositifs de l'emploi. Ils seront chargé d'étudier les dossiers et auront un guichet unique ", précise le ministre de l'Emploi. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité est revenu sur la question de la pauvreté en Algérie également : " Il n'existe pas des gens extrêmement pauvres en Algérie, il y a seulement des nécessiteux ". " 179, communes étaient classées pauvres, sur la carte dressée par les services de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire. Six ans après 130 communes sont sorties de la pauvreté et il ne reste que 46 seulement aujourd'hui. C'est un résultat positif, il faut s'en réjouir ! ", affirme-t-il. A ce propos, l'invité du Forum de l'ENTV a rappelé que 610 milliards de centimes sont dépensés pour la couverture sociale des jeunes travaillants dans le cadre des différents dispositifs, comme les TUP-HUMO, les ISIL, l'AFS et les CPE. "50 000 citoyens sont bénéficiaires de l'AFS ", indique, pour l'exemple, le ministre.
Affaire El Khalifa : " Je jure que je n' ai rien à voir !" Comme il fallait bien s'y attendre, les bruits qui ont couru ces derniers temps, certains responsables dans l'affaire Khalifa et qui ont concerné dans un de leurs épisodes Ould Abbas, ne laissent pas ce dernier indifférent. Interrogé sur l'affaire, encore une fois, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité a saisi l'opportunité de ce Forum télévisé en direct pour nier catégoriquement toutes les accusations et rumeurs à propos de son éventuelle implication. " Je jure devant Dieu et devant le peuple entier que je n'ai rien à voir dans cette affaire El Khalifa ni de près ni de loin". Dans sa réaction énergique, le docteur Ould Abbas a laissé nettement entendre que ce bruit a été provoqué intentionnellement, par certaines parties. Interrogé sur l'origine de ces rumeurs, Ould Abbas n'en dira pas plus, estimant que l'affaire est entre les mains de la justice et que la vérité finira par se savoir.