L'UMA demeure une aspiration populaire et un choix stratégique incontournable pour les cinq pays du Maghreb qui envisagent de lancer en 2009 la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) et de souscrire définitivement au capital de cette institution régionale qui œuvre à l'intégration économique de la région. Dans cette perspective, un débat portant sur le thème réalité et perspectives du marché maghrébin, a été organisé à l'initiative de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), en collaboration avec l'organisation allemande " Konrad Adenauer ", et en présence aussi, de Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, et des présidents des confédérations patronales des pays maghrébins, et ainsi que de plusieurs diplomates et représentants du secteur économique dans les pays de l'UMA. Dans son intervention Habib Ben Yahia a préconisé que la dynamisation du marché commun maghrébin constitue le meilleur choix pour préserver la paix et la stabilité dans les régions du voisinage et pour favoriser l'investissement dans un marché maghrébin prometteur, comptant plus de 85 millions de consommateurs, chiffre devant progresser à 120 millions de personnes à l'horizon 2020. En outre, le secrétaire général de l'UMA a souligné que la valeur ajoutée résultant de l'édification de l'Union du Maghreb arabe est estimée par les analystes, à une augmentation de 2 % du PIB, soit une création de 20 000 postes d'emploi par an et la croissance du commerce extérieur. Selon lui, une étude élaborée par le Fonds monétaire international (FMI) montre que le taux des échanges commerciaux intra-maghrébins ne dépasse pas dans les meilleurs des cas 3 % de leurs échanges avec l'extérieur. Il faut savoir que les pays de l'UMA exportent 51 fois plus vers l'Union européenne que vers leurs voisins maghrébins malgré les efforts déployés dans le cadre de l'UMA, exception faite des échanges commerciaux tuniso-libyens qui constituent un modèle à suivre. Il a, à cet égard, appelé à l'entrée en exercice de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur, qui tarde à voir le jour. Recommandée par le Fonds monétaire international (FMI), cette banque sera composée d'une assemblée générale des souscripteurs, d'un conseil d'administration de 10 membres (deux de chaque pays de l'UMA) et d'un directeur général désigné pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Le capital de la BMICE s'élève à 500 millions de dollars. Il sera réparti entre les cinq pays membres de l'UMA. L'objectif de la création de cette institution financière maghrébine est de contribuer à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, à réaliser des projets mixtes, à promouvoir les échanges commerciaux intermaghrébins et à renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux entre les pays du Maghreb. Poursa part, Thomas Schiller, représentant régional de " Konrad-Adenauer " a appelé, dans son intervention à tirer profit de l'expérience européenne en matière d'union économique. Cependant, il est à noter, que le processus d'intégration de l'Union du Maghreb arabe (UMA) qui regroupe la Tunisie, l'Algérie, la Libye, le Maroc et la Mauritanie, est en panne en raison du conflit du Sahara occidental opposant Rabat à Alger.