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Les partis politiques se préoccupent des retombées de la crise financière
Le FLN écoute les experts et le PT plaide pour un "véritable" dialogue
Publié dans Le Maghreb le 18 - 10 - 2008


Selon l'ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, il serait faux de dire que l'Algérie est totalement à l'abri de la crise financière mondiale d'autant que notre pays sera affecté par les conséquences de la récession de l'économie mondiale, notamment la baisse des prix du pétrole et ses éventuels effets sur la réduction du niveau des réserves de change basé essentiellement sur les recettes hydrocarbures. Toutefois, à l'issue du forum intellectuel du parti consacrée ce jeudi aux causes et les retombées de la crise financière internationale, le SG de l'instance exécutive du FLN a estimé que grâce à une gestion prudente de nos épargnes, notre pays sera à l'abri des conséquences de cette crise. Selon lui, l'Algérie est moins exposée à la crise car elle n'est pas liée directement aux marchés financiers, ce qui nous place dans une situation encourageante et plus confortable et ce, grâce au remboursement par l'Algérie de sa dette extérieure et de sa gestion des épargnes de la nation. Une vision partagée par les spécialistes présents, dont Abdelkrim Harchaoui, député et ancien ministre des Finances, et reconnue par les gestionnaires du Fonds monétaire international (FMI) eux-mêmes. De son côté, Fouad Hakiki, spécialiste dans les affaires financières et les banques à l'université d'Alger, et Abderrahmane Benkhalfa, délégué de l'Association des banques et établissements financiers, sont revenus dans leurs interventions sur la crise financière actuelle et ce qui la distingue de celles qui l'ont précédée ainsi que ses retombées immédiates et futures sur l'économie mondiale de manière générale et l'économie algérienne en particulier. Dans ce cadre, M. Hakiki a fait remarquer que cette crise a engendré un tournant important dans le rôle de l'Etat dans le monde capitaliste. Selon lui, l'Etat intervient aujourd'hui directement en injectant des sommes faramineuses dans les capitaux des banques privées à l'instar de ce qui s'est passé aux Etats-Unis et dans de nombreux pays de l'UE, voire la nationalisation des banques comme c'est le cas en Irlande qui a franchi ce pas pour garantir les épargnes de ses citoyens. Pour sa part, Abderrahmane Benkhalfa a abordé les particularités de la crise financière actuelle et ce qui la distingue de celles qui l'ont précédées, notamment la crise économique mondiale de 1929. Dans ce cadre, il a souligné l'ampleur de la crise actuelle de par sa propagation contrairement aux précédentes et qui touche les pays les plus riches et les plus développés, précisant que les pays les plus industrialisés dans le monde (G8) sont les plus exposés. Ce qui la distingue également des autres, ce sont les mesures susceptibles d'en sortir ou d'y faire face collectivement, les pays s'étant retrouvés forcés d'œuvrer de concert. A ce titre, il a ajouté que l'autre particularité est son caractère international en tant que résultat inévitable de l'énorme développement technologique en informatique et moyens de communication qui ont fait du monde un grand village où s'activent les opérateurs économiques sachant que la crise de 1929 a duré plus de 30 mois et s'est transmise des Etats-Unis à l'Europe et ensuite au monde entier. Il a également souligné que la crise financière internationale, "nous impose de classer les pays en deux catégories, les pays les plus exposés et ceux les moins exposés mais aucun pays n'est à l'abri de ses effets". Pour M. Benkhalfa, il s'agit beaucoup plus d'une crise de confiance que d'une crise financière, précisant que la confiance dans les marchés financiers n'égale aujourd'hui aucune somme d'argent quel que soit son volume. En outre, il a affirmé que l'Algérie, peut ultérieurement tirer profit des retombées de cette crise financière en attirant les investisseurs qui ne veulent plus investir dans les banques seulement préférant s'orienter vers l'investissement véritable garanti dans les régions qui offrent un climat "encourageant et serein". De son côté le parti des travailleurs a plaidé pour un "véritable" dialogue sur la crise financière mondiale, notamment à la télévision, et organiser des séances extraordinaires de l'APN "pour corriger toutes les décisions qui ont constitué des obstacles devant un véritable développement de notre économie, y compris le développement humain". Il s'agit aussi de dégager toutes les mesures idoines afin de prémunir réellement notre pays. A l'issue des travaux de la session ordinaire du comité central du PT, la SG du parti, Mme Hanoune, a estimé que le débat qui a eu lieu mardi à l'APN et consacré à l'examen de la loi de finances 2009 était "très superficiel et il n'est pas allé au fond du problème". Dans ce cadre, elle a relevé que le ministre des Finances, lors de son intervention, a indiqué qu'il "pourrait y avoir des retombées par rapport aux fluctuations du prix du baril de pétrole" et aussi par rapport aux fluctuations sur le dollar. Pour elle, cela nous concerne aussi car l'Algérie a de l'argent à l'étranger et importe des produits alimentaires. A ce titre, elle a souligné que l'Algérie est partie intégrante de l'économie mondiale, donc, elle est concernée par la crise, y compris les retombées sur le pouvoir d'achat.

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