Optimiste ! C'est ainsi qu'on peut décrire le négociateur en chef pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. En effet, le chargé de mission M. Cherif Zaâf, a affirmé, hier, en marge du séminaire international sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et de la diplomatie commerciale, organisé par l'Institut des relations internationales, que "les négociations sont à leur stade final". Pour M. Zaâf, le processus d'adhésion sera achevé durant l'année en cours. Il a toutefois affirmé qu'"il nous reste seulement quelques volets encore sur la table, à savoir la question des normes, les mesures sanitaires, les licences d'importations et les restrictions à l'importation". "Ce sont les pays membres qui décident l'adhésion, toutefois l'Algérie garde ses chances" estime encore le négociateur ajoutant par la même occasion que l'Algérie refuse de prendre à la légère ses engagements, insistant dans ce sens sur la nécessité de préserver les intérêts de l'Algérie. M. Zaâf ajoutera que la dixième session du groupe de travail, pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, se tiendra dans les semaines à venir. Au cours de celles-ci, les débats tourneront autour de certaines queutions à élucider, sur lesquelles, le groupe tentera d'apporter toutes les clarifications nécessaires. La session aura, également, à examiner les questions posées par les membres de l'OMC et leurs réponses. Le moins que l'on puisse dire, est que, même, si tout semble porter à croire que le processus d'adhésion est relancé, cela n'enlève rien au fait que celui-ci a vite pris les allures d'un feuilleton interminable. Il serait utile de rappeler dans ce contexte, que la première demande d'accession de notre pays à l'ancêtre de l'OMC, le GAAT (Accord général sur le commerce et les tarifs douaniers) date de 1987. Cela fait tout de même 20 ans. Et ce qui fait que nos concitoyens voient s'éloigner de plus en plus la possibilité d'une adhésion à l'Organisation planétaire, est cette phrase que les responsables du département du Commerce aiment à répéter depuis au moins trois ans : "nous sommes très optimistes pour le prochain round. Ce sera probablement le dernier et on bouclera le processus d'adhésion cette année". Pourtant, nous sommes en 2007 et il n'y a point d'adhésion qui se profile à l'horizon. Aux dernières nouvelles, l'ouverture du secteur des services, les offres tarifaires et le respect de la propriété intellectuelle demeurent les principaux points de discorde entre les négociateurs algériens et les experts de l'OMC. Les membres de l'OMC ne semblent pas être indifférents aux aspects liés à la politique nationale agricole dont les avantages octroyés aux agriculteurs algériens dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA), même si le niveau de subventions accordées aux agriculteurs, qui ne dépasse pas 4%, soit inférieur au seuil minimal admis par l'OMC, à savoir 10%. L'agriculture, ce secteur semble être le principal point de discorde entre les membres de la délégation et de l'OMC ayant causé le blocage du cycle de Doha. Il faut dire également que le 10e round de négociations, initialement prévu pour le mois de juin, a été reporté à septembre, puis à octobre pour être expédié, sine die, en partie à cause des difficultés auxquelles fait face l'organisation. Avouez que cela donne tout de même à réfléchir!