Le syndrome de l'essoufflement, qui frappe de plein fouet le monde de la finance, ébranle de plus en plus les institutions internationales ainsi que le monde occidental. Cette inquiétude est incarnée, à présent, par les institutions de Bretton Woods. En effet, le FMI est désormais en état d'alerte concernant la mauvaise passe dans laquelle se débat la majorité des économies avancées dans les quatre coins de la planète. En effet, lors d'une visite qu'il a effectuée, hier, dans la capitale espagnole, Madrid, le directeur général du FMI, Dominique Strauss Kahn, a averti que " la possibilité d'une récession mondiale est bel et bien devant nous, notamment en raison du ralentissement d'économies dynamiques, à l'instar de l'économie chinoise ". Peu avant, le premier responsable du Fonds monétaire international a révélé que " la crise financière est mondialisée, et aucun pays n'échappera à ses effets qui seront pires en 2009 que cette année ". L'aveu a été fait par S. Kahn il y a trois jours, lors d'une visite qu'il a effectuée au Costa Rica. En tout cas, lors de son étape madrilène, hier, le patron de la plus haute institution monétaire internationale, Dominique Strauss Kahn a poursuivi que " la possibilité d'une récession globale est réellement devant nous ", tout en estimant que le ralentissement de la croissance dans les pays émergents, comme la Chine, ne suffirait pas à compenser la récession des pays développés. Pour mieux illustrer la thèse qu'il vient de défendre, Strauss Kahn a, notamment, évoqué un rythme de croissance pour la Chine qui pourrait descendre à 5 ou 6%, contre 9,7% en 2008 et 8,5% prévu initialement pour l'année prochaine (2009), et ce, selon les prévisions précédentes du Fonds, datant du mois de novembre dernier. Le directeur général du FMI a souligné aussi que, probablement, " les prévisions que le FMI publiera en janvier prochain seront pires que les précédentes ", et ce, eu égard à l'aggravation de la situation dans les différentes économies dans le monde. Les dernières prévisions économiques de l'organisation multilatérale, datant du 6 novembre, anticipaient une croissance mondiale de 2,2% pour 2009 (après 3,7% en 2008), avec, en particulier, une contraction de 0,3% du Produit intérieur brut pour les pays développés l'an prochain (+1,4% prévu pour 2008). " La perspective globale continue de se détériorer, et l'année 2009 sera une année très difficile ", a lâché sur un ton pessimiste le DG du FMI non sans estimer que " la reprise n'interviendrait pas avant fin 2009 ou début 2010 "." Les mesures prises jusqu'ici pour affronter la crise n'étaient pas suffisantes ", a-t-il encore ajouté. " Nous faisons face à un déclin sans précédent de la production et l'incertitude régnante limite l'efficacité de certaines mesures fiscales de relance ", a-t-il déploré, avant de plaider pour " une politique globale de stimuli fiscaux équivalent à 2% du PIB mondial, soit 1 200 milliards de dollars ". Le directeur général du Fonds a également appelé les pays membres à augmenter leur contribution au FMI, enjoignant les pays dotés d'importantes réserves de suivre l'exemple du Japon, qui a annoncé la semaine dernière qu'il allait prêter près de 100 milliards de dollars, tout en appelant à la réforme des mécanismes de régulation des marchés financiers.