Steven Chu, lauréat du prix Nobel de physique 1997 et avocat des énergies renouvelables, prendra la tête du secrétariat à l'Energie dans le prochain gouvernement américain, a annoncé lundi Barack Obama, qui a insisté sur la nécessité de développer de nouvelles ressources. Chu, premier représentant de la communauté asiatique à diriger un département fédéral, travaillera en collaboration avec Carol Browner, ancienne directrice de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), que le futur président des Etats-Unis à nommée à la tête d'un nouveau conseil de coordination rattaché à la Maison blanche qui interviendra sur l'énergie, le climat et l'environnement. "Nous savons qu'au XXIe siècle, l'avenir de notre économie et de notre sécurité nationale est inextricablement lié à un défi: celui de l'énergie", a souligné Obama. "Chacun de nous connaît les problèmes liés à notre dépendance au pétrole étranger. Il freine notre économie, finance des régimes hostiles et nous rend tributaires de régions instables. "Pour maitriser son propre destin, l'Amérique doit développer de nouvelles formes d'énergie et de nouveaux moyens de les utiliser. Et ce n'est pas un défi pour le seul gouvernement. C'est un défi pour chacun de nous", a poursuivi le président élu, qui a par ailleurs nommé Lisa Jackson, actuelle directrice de cabinet du gouverneur du New Jersey, à la tête de l'EPA. Nancy Sutley, maire adjointe de Los Angeles, dirigera, quant à elle, le conseil de la Maison blanche pour la qualité de l'environnement, a poursuivi Obama. Enfin, le futur président devrait attribuer le secrétariat à l'Intérieur, qui supervise l'octroi des concessions pétrolières, au sénateur du Colorado Ken Salazar, dit-on de source démocrate. Cette équipe chargée de l'environnement et de l'énergie aura également un rôle important à jouer dans la relance de l'économie par la création de milliers d'emplois verts et la promotion des alternatives au pétrole. Depuis le premier choc pétrolier de 1974, plusieurs de ses prédécesseurs se sont engagés à réduire la dépendance des Etats-Unis à l'égard des hydrocarbures. "Cette fois, ce devra être différent. Cette fois, nous ne pouvons pas échouer, comme nous ne pouvons pas céder à la complaisance simplement parce que le prix à la pompe est tombé sous les quatre dollars le gallon", a affirmé Obama, qui succédera à George Bush le 20 janvier. La nomination de Chu, a-t-il poursuivi, montre que la prochaine administration a l'intention de s'appuyer sur la science. "Nos décisions seront basées sur des faits et nous constatons que les faits imposent une vaste mobilisation." L'ancien sénateur de l'Illinois, qui a commencé à esquisser un vaste plan de relance de l'économie et promis la création de 2,5 millions d'emplois, a déclaré que beaucoup devraient être des "emplois verts", notamment dans le développement des énergies éolienne et solaire ainsi que dans la recherche automobile. Avant cette conférence de presse, Obama avait passé l'essentiel de la journée avec les membres de son conseil de sécurité national, qui comprend notamment le futur vice-président Joe Biden, la prochaine secrétaire d'Etat Hillary Clinton et ses collègues de la Défense et de la Justice, Robert Gates et Eric Holder. Près de six heures durant, ils ont évoqué les grands chantiers diplomatiques - Irak et Afghanistan en tête - qui attendent la nouvelle administration. Obama tiendra une nouvelle conférence de presse mardi à 11h45 (16h45 GMT) pour annoncer l'attribution du ministère de l'Education à Arne Duncan, qui dirige depuis sept ans le système scolaire public de Chicago. Il doit en outre réunir dans la journée les membres de son équipe économique. On ignore le sujet de cette réunion.