La Banque algérienne de développement (BAD) fera désormais office de société publique d'investissement. En effet, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi a annoncé que ce fonds public d'investissement sera mis sur pied à la fin janvier 2009 et devra être sur le marché algérien. "C'est une société d'investissement qui intervient sous forme de fonds d'investissement", a indiqué le ministre. Ce nouvel organisme financier sera un instrument qui permettra aux opérateurs d'accéder aux ressources financières pour financer les projets d'investissements importants. Pour rappel, la création de cette société d'investissement avait été décidée en septembre dernier lors de l'audition consacrée au secteur des finances, dirigée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre des auditions annuelles sur les activités des différents secteurs du gouvernement. Cette nouvelle institution financière sera financée principalement par les ressources qui seront mises à sa disposition par le Trésor public ou empruntées sur le marché national des capitaux, explique le ministre en marge des travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrés à l'examen du plan d'action du gouvernement. M. Djoudi a indiqué que cette société d'investissement va prendre des participations dans des entreprises publiques existantes ou à créer, participera à des montages financiers des projets, et participera ainsi au développement de l'économie nationale. Il est vrai que dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, l'Algérie est appelée à lancer plusieurs projets industriels d'importance, d'où la nécessité de lever des fonds consistants afin de les financer. Aussi, les banques publiques se sont déjà impliquées dans le financement de divers projets énergétiques, pétrochimiques ainsi que dans le financement des cimenteries, et ce dans le cadre du project financing. Mais la phase qui s'annonce, et qui s'ouvre sur le lancement de grands projets industriels demande la mobilisation de financements plus importants, d'où la nécessité de recourir à ce genre d'organismes. N'oublions pas non plus que dans le cadre du plan d'action du gouvernement présenté par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l'Assemblée populaire nationale (APN), les pouvoirs publics ont tablé sur la création d'un nouvel organisme national chargé exclusivement de financement des investissements. Cela semble donc se confirmer avec l'arrivée de ce nouveau fonds et son entrée en activité en janvier. Selon le plan d'action, le projet de création de cet organisme expliquerait que les effets de la crise financière internationale ne seront pas une entrave aux gros projets d'investissements, notamment ceux relevant du domaine de la pétrochimie, de l'électricité ainsi que des mines et dérivés qui nécessitent des crédits importants. A cet effet, le document note que ''le pays offre la possibilité aux opérateurs de lever localement les crédits nécessaires, et que l'accès à ces financements sera facilité encore davantage par le démarrage dans quelques semaines d'un nouvel organisme national de financement de l'investissement, dossier que le gouvernement est en train de finaliser''. Dans l'énergie, le plan d'action souligne que ce secteur ''poursuivra ses efforts massifs d'investissements qui, par delà l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, ont désormais entamé le domaine de la pétrochimie''. Le gouvernement accompagnera la réalisation, dans le pôle d'Arzew, des projets déjà conclus (unité de vapocraquage de l'éthane, unité de méthanol, et de trois unités de production d'ammoniac et d'urée), précise le plan d'action. Un autre soutien sera apporté par le gouvernement à six autres projets en cours de discussion, à savoir la réalisation d'unités respectivement de craquage de fuel, de naphta et d'acide téréphtalique et PET à Skikda, d'une unité de propane et polypropylène à Arzew, d'une unité d'ammoniac et dérivés à Béni Saf ainsi qu'une raffinerie de brut à Tiaret. En parallèle, le secteur poursuivra le développement de nouvelles capacités de production d'électricité, y compris à travers de nouvelles approches telles que la centrale hybride (solaire-gaz) de Hassi R'mel et la ferme éolienne de Tindouf, le renforcement des infrastructures énergétiques à l'image de la dorsale gazière Est-Ouest dans les Hauts-Plateaux et la promotion d'investissements destinés à la transformation des produits miniers.