A l'origine de la flambée des prix des produits de large consommation, à l'instar de la pomme de terre, outre les intempéries survenues ces derniers jours qui ont fait en sorte que les agriculteurs ne peuvent pas procéder aux récoltes, la primeur n'est pas encore introduite dans les marchés. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, M. Djamel Barchiche, chargé de la communication et de l'information au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ajoutant que cette flambée des prix est conjoncturelle et que la primeur devrait être sur les marchés incessamment. En outre, le chargé de communication affirmera que la tutelle procèdera à une troisième opération de déstockage prochainement, dans le cas où les intempéries empêchent les agriculteurs de faire leur récolte. Rencontré en marge de la cérémonie officielle de l'année internationale de la pomme de terre, organisée en concert avec la représentation de la FAO et l'ambassade du Pérou, M. Barchiche a indiqué que "grâce au Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), la filière pomme de terre se professionnalise de plus en plus. Ce dispositif a complètement révolutionner la filière". Selon lui, depuis la mise en place de ce système qui sert à maintenir les prix de la pomme de terre et de contrôler la mobilité de ce tubercule sur le marché national, le producteur de ce produit, tant prisé par les consommateurs algériens, est confiant. Interrogé sur le rendement de la production de la pomme de terre, Lefki Mohand Ameziane, président du Conseil interprofessionnel des cultures protégées, a indiqué que l'Algérie est placée deuxième en matière de superficie des terres destinées à cette filière après l'Egypte, mais en ce qui concerne le rendement on est à la quatrième position. M. Lefki a endossé ce constat contradictoire au manque d'assistance technique auprès des Chambres d'agriculture. Pour lui, ces dernières ne veulent pas jouer leur rôle. Concernant le catalogue des variétés des semences de pomme de terre existantes en Algérie, le représentant du CNIF a indiqué qu'il "souhaite qu'il soit revu et qu'un toilettage est plus que jamais impératif". D'autant plus, les variétés industrielles à l'instar de la chair ferme ou précoce demeurent toujours sans homologation. Cependant, le secrétaire général de la Chambre d'agriculture de Skikda, M. Bouslouguia Ali, a démenti la version de M. Lefki en déclarant que " le volet technique n'est pas dans les fonctions des Chambres d'agriculture. Ces dernières constituent un trait d'union entre le producteur et l'opérateur économique. Leur principale vocation c'est plutôt de sensibiliser". M. Nouad Mokrane, pour sa part, dira que "la pomme de terre peut être un atout pour la sécurité alimentaire, mais l'essor qu'a connu la filière doit s'inscrire dans la continuité. D'autant plus que l'Algérie recèle un potentiel très important", tout en ajoutant que " si on veut réduire les importations de céréales, je pense que la pomme de terre est une alternative ".