Les capacités insuffisantes de stockage risquent de limiter la portée du mécanisme de régulation et, partant, d'entretenir la flambée des prix. Pour réduire un tant soit peu les méfaits de la spéculation sur le marché des fruits et légumes, le ministère de l'Agriculture a mis en place dès le 10 juillet 2008 le Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac). Le premier produit agricole à avoir bénéficié de ce dispositif est la pomme de terre dont les prix ont connu une flambée inattendue à cette époque. Ce système, il faut le dire a permis au début de stocker près de 25 000 tonnes de ce tubercule dans plus de 90 chambres froides détenues par quelque 54 opérateurs. Quatre mois plus tard, il a été procédé au déstockage qui s'expliquait par une hausse du prix de ce produit de l'ordre de 45 DA/kg observée dans le marché de détail. Ainsi, 223 tonnes ont été mises sur le marché pour casser les prix tout en protégeant les agriculteurs. Pis encore, il y a plus d'un mois, le kg s'affichait à 100 DA. Le Syrpalac a été créé pour faire en sorte que le produit soit disponible sur le marché en dépit de son prix excessif. Toutefois, après une période de stabilité, de nouvelles perturbations sont apparues dans la filière de la pomme de terre. Les prix ont enregistré une hausse vertigineuse. Et pour cause, les intempéries qui ont eu un effet très négatif sur une partie de la production, particulièrement lors de la récolte. Selon les spécialistes du domaine, les perturbations climatiques et la longue période de pluviosité ont empêché les agriculteurs de procéder à la récolte. Il a fallu attendre presque deux mois pour que les prix reprennent leur niveau habituel. Le kilogramme de pommes de terre se situe actuellement entre 20 DA et 25 DA le kg. Evaluant l'expérience de cette année concernant la pomme de terre, les responsables concernés avouent que ce dispositif a donné l'occasion au stockage, dans des chambres froides, de pas moins de 120 000 tonnes de ce tubercule, ce qui représente 10% de la production nationale de saison. Il est capable, selon eux d'assurer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire du pays en matière de produits agricoles de base. Il faut rappeler que le bilan de cette opération fait état de 33 wilayas du pays prenant part au dispositif de la pomme de terre, au niveau desquelles des cellules d'observation et de suivi ont été installées. Une année après la mise en place de cette opération, le ministre de l'Agriculture envisage de l'élargir à d'autres produits, à l'instar de la viande. Après la pomme de terre, le Système de régulation des produits agricoles à large consommation (Syrpalac) concernera d'autres aliments de base. En effet, ce système pourrait concerner l'oignon, l'ail et les viandes rouges ovines. Le ministère de l'Agriculture propose aux éleveurs de stocker dans des chambres froides leurs agneaux en viande dès qu'ils seront prêts, c'est-à-dire d'ici avril ou mai prochains. L'objectif fixé est de leur épargner de traiter avec des spéculateurs qui vont par la suite imposer, comme bon leur semble, des prix mirobolants sur les marchés. Grâce à ce système, il sera possible à l'Etat d'intervenir plus efficacement sur les prix de la viande puisqu'il contrôlera davantage sa provenance. Selon les initiateurs de cette démarche, il sera possible de réguler les prix de la viande à travers ce système. Ce qui atténuera la flambée des prix de la viande sur le marché. Le président du comité de régulation du Syrpalac a déclaré récemment qu'une fois le système bien huilé et ses partenaires ayant appris à travailler ensemble, il sera question de se pencher sur l'exportation de ces produits et ne pas attendre à chaque fois l'intervention des pouvoirs publics. R. E.